Manque d'effectifs, heures supplémentaires non payées, le personnel hospitalier va mal

A l'hôpital de Raiatea, c'est le manque d'effectifs qui est dénoncé. Au CHPF de Taaone, c'est le paiement des heures supplémentaires qui est réclamé.
Les personnels de santé des hôpitaux publics envisagent des débrayages ! Pour eux la coupe et pleine. A Raiatea, c'est le manque de personnel qui est dénoncé, les patients sont renvoyés vers le centre hospitalier de Taaone. Sauf qu'au CHPF, les heures supplémentaires ne seraient pas payées...

Le personnel soignant de l'hôpital d'Uturoa à nouveau sur le pied guerre. Motif : le manque cruel de personnel. Une situation alarmante signalée depuis plusieurs mois. Seul le recrutement par voie de concours de 8 postes de médecins est prévu. Insuffisant ! Cela ne répond pas à l’ensemble des besoins de l’hôpital ! C’est ce qu’explique à Ibrahim Ahmed Azi, Marie-Hélène Gueveneux, infirmière et représentante du personnel pour le syndicat CSTP-FO …  

Situation hôpital Uturoa

Et en plus de ce manque d’effectifs, se rajoute aujourd’hui le nombre d’heures supplémentaires non rémunérées pour le personnel soignant depuis 1 an. Pour la CSTP-O, c’est la goutte de trop. "Les heures supplémentaires en astreinte, les heures supplémentaires sont rediscutées, sur des jours fériés qui sont quand même définis par un arrêté...A un moment donné, on se demande pourquoi ça marchait très bien, et depuis un an, ça ne marche plus", constate amèrement Mireille DUVAL, déléguée CSTP-FO, qui ajoute que "si vous recevez l'indemnité de sujétions spéciales qui ne correspond pas du tout aux heures de travail effectuées, vous ne pouvez plus avoir d'heures supplémentaires payées !"

 Possibles débrayages

Du côté du ministère de la santé, on se veut rassurant : tout retard de paiement des heures supplémentaires sera automatiquement régularisé. "Chaque personnel qui serait amené à déposer un état d'heures supplémentaires, on examinera la situation. Si évidemment le budget de l'hôpital le permet, parce que c'est un budget contraint, ces heures qui ont été réellement effectuées seront payées...Tout travail mérite salaire", explique Jacques Rayal, ministre de la Santé.

A noter que si aucune amélioration n’est visible dans les prochains jours, des débrayages dans les centres hospitaliers seraient éventuellement prévus pour manifester le mécontentement des personnes concernées.