La terre de Taipivai tremble. Les voix puissantes des festivaliers Marquisiens résonnent jusqu'au fond des vallées de Nuku Hiva.
Les effluves du Umu Kai envahissent l'atmosphère dès l’ouverture du four marquisien. À chacune des étapes du four traditionnel, une incantation est entonnée, c'est le Nunu'u. Comme l'explique Teva Taviri, chef de groupe de la délégation de Ua Huka : «Le Nunu’u c’est un ensemble, c’est-à-dire que dès que l'on retire le cochon du four, il y a un chant spécial pour ça. Et quand on transporte la nourriture, il y a d'autres incantations qui vont avec. Et quand on arrive et que l'on place les plats sur les tables pour servir les invités, il y a encore d'autres incantations. Le Nunu'u c'est un ensemble de chants et c'est pour célébrer notre joie de partager notre repas d’aujourd’hui. »
Mais pour arriver à ce résultat, la préparation a nécessité deux jours de travail. Des petites mains pleines d'amour et de patience, à l'image de Laiza Deane, une des cuisinières de Nuku Hiva : «
On est ici depuis hier pour préparer le découpage, les cuissons. Et on a juste fait des microsiestes pour avoir un peu d’énergie et redémarrer. Les pratiques se font davantage lors des grands évènements, tels que le festival ou les arrivés des officiels. Cependant je trouve qu'il est bien dommage que nos jeunes ne se soient pas présentés pour venir donner la main et surtout recevoir ces savoirs faires.»
Un attroupement se forme autour des délégations, tous veulent goûter aux spécialités des 6 îles. Une jeune fille témoigne : « Je mange du cochon, et tous les plats qu’il y a ici j’aime bien.» Une autre femme ajoute : « Je voulais goûter à tout, car j’aime beaucoup le kaikai enana, la nourriture marquisienne. »
Tous les mets ont été dégustés en une heure, sur les tables pas de gaspillage. De quoi donner du courage aux délégations pour la suite des festivités du Matava'a.