C'est un personnel qui est à bout. Le syndicat CSTP-FO a déposé un préavis de grève pour dénoncer un manque d’effectifs. Une grève qui aurait pour conséquence la fermeture de certains services. Ce n'est pas la première fois que les syndicalistes montent au créneau pour signaler un manque cruel de personnel. Début 2023, le personnel de l'hôpital d'Uturoa s'était mis en grève pour demander un renforcement des moyens humains.
"Nous n'avons pas de réponses à nos questions. Depuis plusieurs mois, nous alertons sur ce manque de personnel, ce manque de moyen aux ressources humaines. Nous n'avons pas de réponse (...) Nous avons rencontré mardi la directrice de l'hôpital pour nous informer qu'elle n'avait plus de solutions, qu'elle n'avait elle-même plus de réponse".", explique Philippe Dubois, médecin et secrétaire général du syndicat du personnel de l’hôpital de Uturoa.
Selon le médecin, tous les secteurs sont touchés par cette problématique. Un manque qui touche toutes les catégories que ce soit des médecins, des infirmiers, des aides soignantes, des cadres...
"Aujourd'hui, il nous manque 19 postes qui sont des recrutements à faire en urgence. Ce sont des postes existants mais qui sont vides, sur lesquels l'hôpital a fait des contrats mais on n'a pas de réponse. Cela nous coûte pas plus cher puisqu'ils sont déjà financés. Si ces personnes n'arrivent pas rapidement, on va probablement même sûrement être obligé soit de diminuer les activités au sein des urgences, de la pédiatrie, de la chirurgie et de la maternité. Il nous faut absolument et dans l'urgence ces 19 postes".
Philippe Dubois - secrétaire général CSTP-FO
Aujourd'hui, il existe 11 vacations de 12h au niveau des médecins des urgences qui sont vides, explique le secrétaire général de CSTP-FO. Un manque de personnel qui met en péril la santé des patients, estime le médecin, puisqu'il entraîne une diminution de l'activité.
Plus de six mois d'heures supplémentaires non payées
Outre cette question de manque de personnel, un autre problème est soulevé par le syndicat : celui des heures supplémentaires de l'ensemble du personnel et des catégories. "Certains ne sont plus payés depuis la fin de l'année dernière c'est-à-dire plus de six mois d'heures supplémentaires non payées, c'est la première fois que cela arrive en 18 ans".
Philippe Dubois dénonce le fait qu'ils font face à une porte fermée du côté des tutelles.
"Devoir faire la grève pour faire valoir nos droits, je trouve ça un peu déplacé. Les choses auraient pu être réglées facilement si les gens nous avaient rencontrés et si on avait pu discuter avec eux".
Philippe Dubois - médecin
Le secrétaire général de CSTP-FO prévient : si d'ici lundi 8 juillet, les syndicalistes n'ont pas de réponse à leurs revendications, ils partiront en grève générale et illimitée. "Il faut qu'on se mette autour de la table avec le ministre de la Santé et qu'on règle une fois pour toutes et de manière pérenne ces problématiques".
Suite à cette menace de grève, ce jeudi 4 juillet, la présidence a assuré que la directrice de la Santé par intérim recevra ce Philippe Dubois. Elle s'exprimera devant les médias vendredi 5 juillet.