Elle fait désormais partie de la plus haute instance exécutive : Mereana Reid-Arbelot a été élue parmi les douze secrétaire du bureau de l'Assémblée nationale. "J'ai obtenu le plus grand nombre de voix de ce 3e tour. Les bulletins étaient manuscrits et je craignais que mon prénom soit mal orthographié, ce ne fut pas le cas" rapporte, épuisée mais enthousiaste, la députée polynésienne sur les réseaux sociaux.
Le président du Pays Moetai Brotherson s'est félicité de cette victoire en la partageant également sur sa page. "Sauf erreur de ma part, c’est la première fois dans l’Histoire qu’un député du Fenua est dans le bureau de l’Assemblée nationale. Je suis tellement fier de celle qui a pris ma succession" a-t-il exprimé.
Tematai Legayic, député indépendantiste déchu, a lui aussi attentivement suivi cette élection à l'Assemblée et souhaité "Faàitoito à notre députée Mereana et au Nouveau Front Populaire".
L'opération de vote a duré au moins douze heures. Les députés ont quitté le palais Bourbon vers 4 heures du matin. En sortant de l'Assemblée, Moerani Frebault a annoncé aux internautes qu'il avait obtenu une place en commission des lois. "Je suis content, c'est ce que je voulais dès le départ", a-t-il confié dans sa vidéo.
La nuit a été courte pour nos trois députés, qui avaient rendez-vous en commission le lendemain matin à 10h30.
En tant que secrétaire, Mereana a également assisté à la première réunion du bureau de l'Assemblée, pour "évoquer l'année à venir et l'organisation de nos travaux et délégations".
Composition du bureau et rôle de chacun
Après la réelection de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun Pivet, la séance de vendredi a permis d'élire :
- Les six vice-présidents : Naïma Moutchou (Horizons, ancienne vice-présidente), les députées LFI-NFP Clémence Guetté et Nadège Abomangoli, les députés du groupe La Droite républicaine (ex-LR) Xavier Breton et Annie Genevard, ainsi que le ministre de l'Industrie démissionnaire Roland Lescure (Ensemble pour la République, ex-Renaissance).
Ils partagent avec Yaël Braun-Pivet, à la fois présidente de l'Assemblée nationale et du Bureau, la responsabilité de présider les séances dans l'hémicycle depuis le fameux "perchoir". Ils attribuent la parole, veillent au bon déroulement des débats, tranchent certains litiges et disposent d'un pouvoir de sanction sur les autres députés lors de ces séances.
Ils participent également à la conférence des présidents de l'Assemblée, qui statuent entre autres sur l'ordre du jour de ses travaux dans l'hémicycle et président chacun une délégation (aux activités internationales, à la transparence, à la communication, etc.
Leur élection a été fortement perturbée vendredi par un incident au premier tour. Les urnes contenant plus d'enveloppes que de votant, celui-ci a dû être annulé puis réorganisé.
- Les trois questeurs : Christine Pires Beaune (PS), Brigitte Klinkert (Ensemble pour la République) et Michèle Tabarot (La Droite républicaine), trois élues expérimentées, assumeront ces fonctions.
Un trio féminin inédit, d'après Yaël Braun-Pivet. Les trois membres de la questure tiennent les cordons de la bourse au Palais Bourbon et disposent d'une large compétence sur le budget de l'institution. "Aucune dépense nouvelle ne peut être engagée sans leur avis préalable", précise le règlement de l'Assemblée nationale.
Ils ont aussi un pouvoir important dans la gestion administrative de l'institution et le poste, déjà prestigieux, est accompagné de certains avantages matériels, comme un appartement de réception mis à disposition et des indemnités supplémentaires conférées, à l'instar des autres membres du Bureau.
- Les douze secrétaires : Stéphane Peu et Mereana Reid Arbelot (Gauche démocrate et républicaine), Sébastien Peytavie, Sabrina Sebaihi et Eva Sas (tous trois membres du groupe Ecologiste et Social), Gabriel Amard et Farida Amrani (tous deux LFI-NFP), Iñaki Echaniz et Sophie Pantel (tous deux PS), Lise Magnier (Horizons), Christophe Naegelen et Laurent Panifous (Liot).
Ils surveillent les opérations de vote et le dépouillement de certains scrutins, soit quand un vote électronique n'a pas fonctionné, soit quand la forme d'un scrutin nécessite une opération de vote par bulletin individuel. C'est le cas notamment pour les célèbres motions de censure, destinées à renverser le gouvernement.
Moins prestigieux sur le papier que les autres postes, ils permettent toutefois également aux groupes qui les ont décrochés d'avoir une place au Bureau de l'Assemblée et de participer à ses décisions.