Miri 7 : des riverains contre les travaux d'extension, le promoteur leur réclame 1,2 milliard cfp

Une trentaine de riverains de Miri 7 excédés par des extensions du lotissement raccordées au même réseau d’eau devenu sous-dimensionné.
1,2 milliard cfp, c’est la somme demandée par le promoteur immobilier Thierry Barbion à 30 habitants du lotissement Miri opposés aux travaux de terrassement de la 7e extension, révèle Tahiti Infos. Ces derniers se plaignent du réseau d’eau devenu trop petit pour toutes ces extensions. Ils craignent de devoir payer une telle somme.

Miri 7, un lotissement de Punaauia dont les travaux sont à l’arrêt. La route est barrée, sous la pression d’une trentaine de riverains qui déclarent en avoir assez des extensions du lotissement raccordées au même réseau d’eau. Car celui-ci est devenu sous-dimensionné. "Un des problèmes du lotissement concerne l'infrastructure hydraulique, on a des problèmes. A certaines périodes, on se retrouve avec des casses du réseau hydraulique, quasiment chaque semaine. A un moment donné, tous les week-ends on avait la Polynésienne des eaux qui venait réparer des conduites souterraines", remarque Maheanuu Routhier, un riverain.
 

Défense et contre-attaque

Pour arrêter le va-et-vient d’engins de construction qui contribue à la détérioration du réseau d’eau, ces habitants ont saisi le président du Pays. Ils lui demandent l’annulation du permis de construire en s’appuyant sur des études d’impact environnemental incomplètes et dépassées. "C'est au moment de la réinstruction de cette demande qu'on s'aperçoit, quand le nouveau permis est délivré, qu'il y a un souci sur les études d'impact qui sont saucissonnées en quelque sorte, au lieu d'être globales. Et d'autres sujets, notamment les questions sur les réseaux où l'impact n'est pas suffisamment évalué et actualisé au regard de l'usure des réseaux", déclare Me Thibault Millet, avocat.

En réponse, le promoteur immobilier les poursuit devant les tribunaux. Et pour le retard sur les 70 lots de Miri 7, il demande des dommages et intérêts s’élevant à 1,2 milliard cfp. Du jamais vu dans toute l’histoire judiciaire française. L’avocat de Thierry Barbion explique la démarche de son client en déclarant par communiqué de presse que 70 familles attendent de construire leur maison.

Sous un calme apparent, se cachent bien des vicissitudes dans le lotissement Miri 7.

Une somme énorme qui a angoissé l’ensemble des 30 contestataires. Mais qui ne peut être autre chose que de l’intimidation pour leur avocat. "J'ai des habitants qui m'ont appelé, qui se sont appelés entre eux, paniqués, certains étaient en pleurs, d'autres étaient sur leur lieu de travail quand ils ont reçu cette assignation, cela a traumatisé beaucoup de monde...c'est la raison pour laquelle j'ai fait une réunion samedi avec eux pour les rassurer sur le fait que personne, je peux le garantir, ne sera condamné à payer 1,2 milliard cfp au promoteur. C'est une certitude", conclut Me Thibault Millet.

Si le président du Pays annule le permis de construire, l’affaire s’arrêtera là. Sinon, elle sera entre les mains de la justice.