Moetai Brotherson veut travailler "en bonne intelligence" avec les communes et réfute toute "tension" au sein de son parti

Le président de la Polynésie Moetai Brotherson.
À la veille du 32e Congrès des maires prévu à Teahupoo à partir du 19 septembre, sur le thème de la transition écologique, le président Brotherson compte accompagner les communes dans cette voie et récupérer la gestion du traitement des déchets, en tant que compétence du Pays.

Teahupoo se prépare à accueillir les 48 maires de Polynésie pour le 32ème congrès annuel, à partir du 19 septembre. Le lieu de rendez-vous, terre d'accueil des JO 2024, est symbolique et la transition écologique sera au cœur des débats. La réunion va durer quatre jours sur ce petit bout de la presqu'île...et Moetai Brotherson prépare ses arguments.

Transition écologique

"Il y a déjà un certain nombre de dispositifs notamment avec la Délégation au développement des communes, la politique propre du Pays avec les appels d'offres pour les fermes solaires, de nouveaux projets innnovants concernant l'énergie thermique des mers" liste-t-il. Le Congrès permettra également au Président d'enclencher la démarche de restitution au pays de la compétence du traitement des déchets, qui devient de plus en plus difficile à assumer pour les communes.

Évidemment :

Tout cela va prendre un certain temps, il y a des changements au niveau de la loi, du statut, cela se fait au Parlement. En même temps, il faut préparer le transfert des moyens et la mise en place de la stratégie du Pays. Tout cela doit se discuter en bonne intelligence.

Moetai Brotherson, président de la Polynésie

Il prévoit de finaliser ce transfert de compétence d'ici deux ans.

Citoyenneté mā’ohi

Autre sujet abordé avec le président du pays : la citoyenneté mā’ohi, devenu le cheval de bataille du député Tematai Legayic. Ce dernier a lancé une tournée parlementaire dans les quartiers pour récolter des signatures et organisé un colloque samedi, à Paea, pour tenter de définir le terme de "citoyenneté mā’ohi" avec les érudits. "Je salue la démarche. Nous allons émettre un voeu en faveur de cette citoyenneté mā’ohi" répond le chef de l'exécutif, qui donne à son tour sa définition du terme :

Être mā’ohi c'est avant tout aimer ce Pays et vouloir le construire en bonne intelligence et sans exclusion.

Moetai Brotherson

Pas de tensions, mais une culture du dialogue

Le président a également réagi sur la question des dissensions au sein de son parti. Antony Géros, actuel président de l'Assemblée de Polynésie avait mis en avant le manque de communication "quand on n'est pas mis dans la boucle de l'information et qu'on est surpris au détour des interrogations des médias, on ne sait pas comment répondre puisqu'on n'a pas l'information. C'est ce qui met un peu la pression sur les élus. Ils aimeraient être informés avant les médias."

Et Moetai Brotherson de répondre : "Mr Géros a été vice-président du Pays, [il connaît] le tempo de l'exécutif et celui du législtaif on aimerait pouvoir se voir tous les jours mais si on fait ça, on ne fait plus rien à côté. On essaie de se synchroniser autant que faire se peut ensuite ; Il faut que chacun assume son rôle" réfutant toute forme de tensions et les qualifiant de "fantasmes de l'opposition, relayés en partie par les médias. (...) On se trompe de parti. Le Tavini Huiraatira est un parti où l'on discute franchement. On n'est pas toujours d'accord mais après on prend des décisions ensemble et on s'y tient. Au Tavini, le dialogue c'est notre culture" conclut-il.

Moetai Brotherson était également invité sur notre plateau télévisé, le samedi 17 septembre 2023 :