Nomination de Michel Barnier à Matignon : les réactions au plan local

Passation de pouvoir à l'hôtel Matignon, à Paris, entre le premier ministre sortant, Gabriel Attal, et le nouveau, Michel Barnier.
Le Président de la République a nommé, ce jeudi 5 septembre, Michel Barnier au poste de Premier ministre. Ce dernier devra traiter des dossiers ultramarins urgents comme la crise en Nouvelle-Calédonie. En Polynésie, la population et la classe politique réagissent à cette nomination.

Il aura fallu attendre deux mois avant d'avoir un nom. Michel Barnier, vient d'être nommé premier ministre. Du coté de la population polynésienne, les avis divergent. "Je ne le connais pas et je n'ai pas envie de connaître, réagit Willy. Nous avons ici, une certaine politique et je préfère me soucier de mon nuna'a que du nuna'a français."

"Je ne fais pas de politique, mais c'est vrai qu'il envoie un message fort à la frange droite, pense Rodrigue. Malgré tout, le résultats des élections est là. Maintenant, le plus important est de s'atteler aux différents projets en France et c'est compliqué..."

C'est incohérent.

Mereana Reid-Arbelot, députée GDR

Le choix du premier ministre est contesté par la députée Mereana Reid-Arbelot (GDR), comme toute la frange gauche de l’Assemblée Nationale. Selon elle, c'était Lucie Castets qui était la plus légitime pour occuper ce poste : "Au-delà de monsieur Barnier que je ne connais pas encore assez pour en parler, c'est quand même le Rassemblement National qui a arbitré cette nomination, donc c'est incohérent. Il y a eu ce front républicain justement pour faire barrage au Rassemblement National et, aujourd'hui, c'est le Rassemblement National qui arbitre et qui a finalement décidé de la nomination de tel premier ministre."

Ce qui est important, c'est de savoir qui occupera le poste de ministre des Outre-mer.

Nicole Sanquer, députée LIOT

Autre députée, autre point de vue. Pour Nicole Sanquer, qui siège avec le groupe LIOT, cette nomination ouvre vers une nouvelle composition du gouvernement très attendue : "La deuxième question, c'est évidemment le gouvernement car on voit que ce sera un gouvernement de coalition. Et pour nous, ce qui est important, c'est de savoir qui occupera le poste de ministre des Outre-mer pour enfin commencer à travailler sur les dossiers polynésiens."

La vice-présidente du gouvernement local, Chantal Minarii Galenon, salue le parcours du nouveau premier ministre qui, malgré sa discrétion auprès du grand public, compte déjà 50 ans de carrière politique : "Je suis de nature très optimiste. Ce que j'ai étudié, c'est que c'est quelqu'un qui a de l'expérience politiquement. C'était le député le plus jeune à une certaine époque et là, c'est le premier ministre le plus âgé. Avec l'âge, il a acquis une certaine sagesse et je compte sur cette sagesse. Et ce matin, en écoutant son premier discours, ce qui m'a interpellée, c'est qu'il a parlé du respect des pays d'outre-mer. Et je trouve que ça, c'est une bonne chose, surtout que c'est son premier discours. Et moi, je suis sensible à cela."

Pourtant, l'interminable attente pour la nomination du nouveau Premier ministre pourrait se répéter pour la composition du gouvernement, puisque qu'aucun délai n'est inscrit dans la Constitution.