Après deux semaines d'émeutes et autant de temps d'attente dans l'angoisse pour les Polynésiens bloqués en Nouvelle-Calédonie, ces derniers ont pu poser le pied chez eux. Pourquoi leur rapatriement a pris autant de temps ? Dans un communiqué envoyé ce lundi aux rédactions, le Tapura Huiraatira s'interroge.
Si le parti d'Edouard Fritch "remercie l’Etat d’avoir mis les moyens de transport et organisé le retour des 80 Polynésiens bloqués en Nouvelle Calédonie" et se réjouit "du retour sain et sauf de tous nos compatriotes", il regrette que les autorités de la Polynésie "n’aient pas su prendre les mesures humanitaires qui auraient pu [les] rapatrier plus rapidement".
Pourtant, le président du Pays Moetai Brotherson s'est montré sensible à cette question depuis le début de la crise, comme il l'a exprimé dans deux vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Il avait invité les ressortissants polynésiens concernés à se faire connaître et avait échangé à ce sujet avec la Ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux. Cette dernière avait d'ailleurs précisé sur Twitter : "à ma demande, en lien avec le président Moetai, l’Etat va mettre en place un vol spécial en début de semaine pour permettre aux Polynésiens, qui le souhaitent, de rentrer en Polynésie française. Le HC de Polynésie aura la charge de coordonner leur arrivée".
Cette action — conjointe Etat-Pays — a ainsi permis à 80 premiers Polynésiens de rentrer au fenua. Leur nombre avait été arrêté à 160 par le haut-commissariat de la République en Polynésie. Il en reste donc encore environ 80 à faire rapatrier à Tahiti, tandis que plus de 230 Calédoniens sont, eux aussi, toujours coincés en Polynésie. Les premiers d'entre eux devraient pouvoir rentrer sur le Caillou dès jeudi, sur l'A400M qui a ramené les Polynésiens.