Le syndicat dédié à la défense des statuts de la fonction publique du fenua est en colère. Lundi, le conseil supérieur de la fonction publique aurait acté une revalorisation de cinq points d’indice au lieu de vingt, contrairement à ce qui était prévu dans le protocole d'accord. Dès mardi, la FRAAP a donc invité la presse pour exprimer publiquement son mécontentement.
"Le texte qui a été proposé n'était pas le texte sur lequel on était tombés d'accord pendant les négociations. Oralement, on avait compris que le gouvernement s'engageait à respecter ces vingt points pour le premier échelon des catégories D. C'est vrai que là, on se retrouve avec cinq points par échelon ce qui représente 5 000 ou 6 000 francs par mois. Une fois qu'on a prélevé la CST puis les autres charges, cela représente 3 000 francs : ce n’est quasiment rien" déplore Boris Lhie, secrétaire archiviste de la FRAAP.
Pour le syndicat, l'argument d'un budget insuffisant côté pays ne tient pas. "On entend d'un côté qu'on a de l'argent, d'un autre côté qu'on ne peut pas se permettre de faire un effort pour nos catégories D qui sont en souffrance dans la vie quotidienne" poursuit le secrétaire archiviste.
"Ça va péter"
Deux semaines après la fin d'une grève qui avait bloqué des milliers de passagers dans les îles et causé l'annulation de centaines de vols domestiques, la FRAAP menace de repartir en grève si le projet est validé en l'état. "Ça va péter", "marre que l'on nous prenne pour des nantis", "vous ne nous respectez pas" lâchent les représentants syndicaux, s'adressant au gouvernement.
Ces derniers regrettent aussi que les syndicats CSTP-FO et de A Tia I Mua aient soutenu le projet présenté lundi. "Nous la FRAAP, on se bat pour les catégories les plus modestes, les catégories D. C'est notre combat. Si avec les élections qui approchent on est tous dans une bataille syndicale, comment les organisations syndicales cherchent à remporter ces élections : en se battant pour les catégories D ou en s'alignant sur les propositions du gouvernement ? On se pose la question. On a des gens qui sont très remontés (...), les agents en attendent plus. Cela fait un moment que l'on parle de cette revalorisation" précise Boris Lhie.
Cette fois, la FRAAP promet un mouvement social "beaucoup plus dur".