Adhérer au régime des retraites est très rare lorsqu’on est patenté. Très peu d’entre eux cotisent : 450 sur 12 000 soit moins de 4%. Taurei est coursier à son compte depuis deux ans. Comme 96% de ses pairs, elle ne cotise pas à la CPS. Elle a choisi de souscrire auprès d’une assurance. "Ça fonctionne bien, c'est bien suivi, jusqu'à présent on n'a pas eu de problèmes", confie la jeune femme.
Noël, artisan, ne cotise pas non plus au régime de retraite de la CPS. Il estime ses revenus trop faibles pour se le permettre. "On ne gagne pas tous les jours comme les salariés. il y a des jours où on gagne bien, il y a des jours où on gagne rien du tout. Maintenant, il faut voir combien eux ils te donnent aussi pour la cotisation de la retraite".
Pour le directeur de la CCISM, le problème est que la retraite proposée aux patentés n’est pas adaptée et qu’elle s’effectue dans la même caisse que celle des salariés. Et il y aurait de nombreux autres raisons de ne pas y adhérer. "Si demain vous prenez votre retraite et qu'il n'y a pas assez de financement pour payer votre retraite, c'est donc peut être à un moment donné une réflexion. C'est bien de la rendre obligatoire mais il faut trouver les moyens et la façon de le financer".
Les patentés seront peut-être obligés de cotiser au régime des retraites pour participer à la réduction du déficit de la protection sociale généralisée avec d‘éventuels ajustements. "Si il y a un basculement massif des 12 000 ressortissants du jour au lendemain, il faudra bien anticiper et vérifier que la charge qui leur est imposée corresponde à un véritable intérêt pour leur couverture sociale", explique François Lauret, conseiller technique PSG.
La question de l’obligation d’adhérer au régime de retraite sera discutée par le comité en charge de la réforme de la PSG. Rappelons qu’ils avaient dû s’affilier au régime de la maladie en 2002. L’histoire pourrait bien se répétée.