Egalité homme-femme : quand le va'a se conjugue plus au masculin qu'au féminin

Les filles de Ihilani Va'a savent aussi bien se battre que les garçons.
L’égalité homme-femme dans le sport, un sujet qui fait souvent débat dans le monde. Ici aussi, la parité est un combat que mènent souvent les athlètes féminines. Comme dans le va’a où les femmes aimeraient être mieux représentées.

Vaimiti Maoni est une rameuse qu’on ne présente plus au fenua. C’est au club de Ihilani Va’a qu’elle a donné son cœur et son énergie. Avec son équipe féminine, elle travaille dur, pour montrer au monde que la femme a toute sa place dans le va’a. "On est un peu sous-estimées, je trouve, au niveau des distances souvent les dirigeants se disent qu'on n'est pas capables de faire, alors que réellement si on peut le faire ! Ca s'est vu lors de la Vodafone l'année dernière, où on a pu faire 34 km sans changement. Beaucoup disent que c'est un sport masculin, mais la preuve on est là !", constate la coach Vaimiti Maoni.

Être là, mais surtout montrer qu’elles sont tout aussi capables que les hommes…même si les courses féminines sont aussi moins médiatisées. "J'ai débuté le va'a il y a 7 ans, et c'est vrai qu'il y a 7 ans on était quasi-inexistantes. Dans les courses, on ne parlait pas trop des femmes, c'était l'époque de Vaimiti et de Hinatea Bernadino. Ensuite, leurs voix se sont fait entendre. Aujourd'hui je trouve qu'il y a plus de place pour la femme", remarque Tahia Teikiteetini, rameuse de Ihilani Va'a.

"Problèmes de couples"

 
Pour le président de la fédération tahitienne de va’a, le constat pourtant est simple : au départ, chez les jeunes, il y a autant de filles que de garçons. Mais il y a un facteur qui vient compromettre quelque peu le parcours des jeunes femmes. "Ce sont les problèmes de couples...Par exemple si son copain ne fait pas de va'a, à un moment, elle va s'arrêter de venir au va'a. Je pense que c'est peut-être 30%, mais dès qu'elles arrivent à 16-17 ans, les filles commencent après à s'arrêter. Et on les revoit vers les 30-40 ans dans le sport", explique Rodolphe Apuarii, président de la fédération tahitienne de va'a.

Au départ les filles sont aussi nombreuses que les garçons.


Dans le sport comme dans la vie, très peu de femmes peuvent en effet se consacrer entièrement à leur carrière. Mais à l’image de Vaimiti Maoni et de son club, les mentalités changent et avec elles, la société aussi ! 

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