Pensions de famille : Mélinda Bodin dresse le bilan de la saison passée et les perspectives

Mélinda Bodin, présidente de l'association du tourisme authentique de polynésie française
Après avoir connu une reprise spectaculaire en 2023 et 2024, le secteur du tourisme en Polynésie française se trouve confronté à de nouveaux défis. Si les chiffres de ces deux dernières années sont encourageants, les perspectives pour l'année à venir sont plus nuancées. Les acteurs du secteur s'interrogent sur les moyens de pérenniser cette croissance et de diversifier les marchés.

Invitée hier soir dans notre JT, Mélinda Bodin, présidente de l'association du tourisme authentique de polynésie française, s'est exprimée sur la saison touristique qui vient de s'achever, notamment pour la petite hôtellerie, notamment les pensions de famille.

Les chiffres de fréquentation touristique des années 2023 et 2024 sont positifs, témoignant d'une reprise solide après la crise sanitaire. Néanmoins, les professionnels du secteur s'interrogent sur la pérennité de cette dynamique. Les incertitudes économiques mondiales, les événements géopolitiques et les changements climatiques pourraient en effet peser sur les arrivées touristiques.

Diversifier les marchés

La dépendance aux marchés traditionnels, tels que les États-Unis et la France, est pointée du doigt. Les acteurs du tourisme, par la voix de Mélinda Bodin, souhaitent développer de nouvelles clientèles, notamment en Asie. Cependant, la concurrence est forte et les attentes des touristes évoluent. "Ils sont de plus en plus informés et exigent des prestations de qualité. Il faut que les hébergements soient contrôlés et que les acteurs locaux soient accompagnés dans leur développement", dit-elle.

Rôle de la petite hôtellerie

La petite hôtellerie, les pensions de famille et le logement chez l'habitant jouent un rôle essentiel dans l'offre touristique polynésienne. Ces structures offrent une expérience plus authentique et contribuent à la dispersion des flux touristiques. Cependant, elles rencontrent des difficultés, surtout lorsqu'une grève empêche les transporteurs d'acheminer ou de rapatrier les touristes comme ce fut le cas en décembre dernier.

Impact des grèves 

Quand on lui demande quelles pertes ont subi les pensions pendant les 5 jours de grève, Mélinda Bodin donne des chiffres.

En matière de fiscalité, elle prône l'équité.

Les professionnels du secteur souhaitent une plus grande implication des pouvoirs publics dans le développement du tourisme. Ils réclament une meilleure coordination entre les différents acteurs, une simplification des procédures administratives et un soutien financier adapté. 

Les enjeux

Le gouvernement polynésien s'est fixé un objectif ambitieux : atteindre 600 000 touristes par an d'ici 10 ans, mais pas en terme de nombre de personnes mais plutôt en terme de "chiffre d'affaires", précise Mélinda Bodin. Pour atteindre cet objectif, il faudra relever de nombreux défis :

  • Développer un tourisme durable et responsable en minimisant l'impact environnemental et en valorisant le patrimoine culturel.
  • Améliorer la qualité de l'accueil et la diversité de l'offre touristique.
  • Renforcer la compétitivité de la destination en investissant dans les infrastructures et en développant des produits touristiques innovants.

Le tourisme polynésien est à un tournant. Pour assurer sa pérennité, il lui est donc nécessaire de relever plusieurs défis : diversifier les marchés, davantage soutenir la petite hôtellerie, améliorer la qualité des prestations et renforcer la concertation entre les acteurs publics et privés.