Polémique sur la pièce collector des JO : la Monnaie de Paris s'explique

La pièce collector des JO de Paris 2024 réprésentant Tahiti est une pièce en argent de 10 euros, tirée à 75.000 exemplaires et vendue 12 euros.
Un perroquet et une étoile de mer pour représenter Tahiti. C’est le choix qu’a fait la Monnaie de Paris sur ses pièces collector, mettant à l’honneur les lieux emblématiques qui vont accueillir les épreuves des Jeux Olympiques. Un choix qui a fait réagir ici au fenua, car il n’y a pas de perroquet en Polynésie française et l’étoile de mer n’est pas non plus l’animal marin le plus fréquent. Mais la Monnaie de Paris a donné des explications.

Honorer le spot de Teahupoo et l'île de Tahiti par un perroquet et une étoile de mer, bizarre. Un choix qui a suscité la polémique en Polynésie française dès la parution de l'article sur Tahiti Infos. En effet, il n'y a pas de perroquet au Fenua, et l'étoile de mer n'est pas un emblème local.

Mais selon Nicolas Dumont, directeur du marketing et de la communication à la Monnaie de Paris, l'objectif n'était pas de refléter la réalité. Il explique : "On n’est pas dans le réel complet. On est un peu dans un univers imaginaire, donc on a laissé parler notre direction artistique, avec un univers qui n'est pas complètement ancré dans le réel. Donc moi, je comprends tout à fait la réaction des personnes à Tahiti. On a voulu faire quelque chose d'un peu plus onirique, qui touche au rêve et qui touche à l'imaginaire."

Pas de regret donc, de la part de la Monnaie de Paris, concernant ce choix. L'idée était aussi de représenter l'ensemble des Outre-mer via cette pièce collector, comme le justifie Nicolas Dumont : "Ce perroquet ou cette perruche de Tahiti, puisqu'il y a eu une perruche à Tahiti assez célèbre, et qui est aujourd'hui disparue effectivement. Mais vous avez dans les territoires d'OUtre-mer des perroquets Ara, qui sont notamment en Guyanne ou en Guadeloupe et qui sont des oiseaux célèbres. On a fait ce choix-là, à travers Tahiti, d'illustrer aussi les Outre-mer."

Une explication plutôt légère, car en parlant de "perruche de Tahiti", le directeur du marketing et de la communication fait sûrement référence à l'oiseau endémique et emblématique de Rimatara, le 'ura. Cette perruche au ramage vert et rouge est menacée d'extinction, à cause de la destruction de son habitat naturel par les rats et les chats, mais elle vit toujours en Polynésie. Une chanson et un clip pour sensibiliser à la protection de cette espèce d'oiseau endémique étaient mêmes sortis en 2022

Les deux faces de la pièce collector des JO de Paris 2024 représentant Tahiti.

Un choix qui s'explique donc, mais qui reste quelque peu maladroit. D'autant que les jeux olympiques sont un sujet délicat en Polynésie française.