« On ne voit pas très bien l’intérêt d’être présent dans la zone Pacifique Sud. Il ne m’avait pas paru évident que l’Azerbaïdjan avait intérêt économique, culturel ou sportif peut-être » : d’un ton ironique, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, fustige la signature d’un partenariat du Tavini avec le Groupe d’initiative de Bakou. Cette ONG dit lutter contre le colonialisme et le néocolonialisme. Pour le parti indépendantiste, cet accord est un pied de nez à l’Etat français…
Le processus des Etats nous avons fini le 17 mai 2013, on a suivi toutes les règles onusiennes, toutes les règles imposées par l’Etat. Onze ans que l’Etat s’assoit dessus, se mettre à table pour entamer le processus de décolonisation.
Vito Maamaatuaiahutapu -Membre fondateur du Tavini Huiraatira
Le parti bleu ciel est-il en train de suivre la stratégie : l’ennemi de mon ennemi est mon meilleur ami ? Il s’agirait plutôt d’une opportunité pour faire avancer le processus de décolonisation.
On un vent favorable pour la reconnaissance de notre travail de décolonisation à l’ONU. Cette ONG a décidé de s’emparer de l’ensemble de la cause des territoires et départements outre mers français. On serait vraiment mal conseillé, surtout après onze ans de politique de chaise vide, et faire la fine bouche.
Richard Tuheiava -Membre du Tavini et directeur de cabinet du président de l'Assemblée de Polynésie
Cette alliance avec une ONG d’un pays considéré comme le plus autoritaire au monde n’est pas une surprise pour l’opposition. Mais elle définit cette action d'anti-française.
Signer une convention est plutôt choquant car l’Azerbaïdjan est critiqué pour les droits de l’homme et tout le reste.
Nicole Sanquer,Représentante du parti A Here Porinetia à l'Assemblée de Polynésie
Tepuaraurii Teriitahi, élue du Tapura à l'Assemblée de Polynésie, partage cet avis :
Le Tavini n’est pas pour moi un parti indépendantiste mais un parti anti-français. Et à travers ces résolutions qu’il signe, il montre bien qu’il ne veut pas continuer à faire l’alliance avec la France mais ils sont prêts à pactiser avec n’importe quel autre pays, y compris ce genre de pays.
Parti nationaliste corse, FLNKS de Nouvelle-Calédonie, Tavini Huiratiraa en Polynésie… Aujourd’hui, ces partis indépendantistes tentent de se frayer un chemin diplomatique extra français.