Au lendemain de l’adoption par l’assemblée de Polynésie la loi de Pays fixant un cadre juridique au régime des PPN et des PGC, la population assiste impuissante à l’augmentation des prix des produits alimentaires. Une hausse de 6,2 % constatée par l’ISPF entre mai 2021 et mai 2022. "Il faut qu'ils [le gouvernement] réfléchissent que nous, les petits, on ne gagne pas beaucoup. Avec 5 000 cfp, on a juste assez pour avoir ce qu'on peut prendre, et à manger. Mais c'est ça qu'on est en train d'augmenter ! On aime bien manger du jambon, des sardines...Si ça monte encore, on ne pourra plus manger de ça. Même les PPN", se plaint Julien.
Selon une enquête de nos confrères de Tahiti Infos du mois de janvier dernier, les prix des produits alimentaires de première nécessité ont augmenté de 14,1 % en un an. Tous les produits PPN sont concernés à l’exception de la farine sans levure et du thon blanc.
Loin de l’agitation des supermarchés dans ce quartier populaire de Papeete, Claris tient une buvette tous les week-ends. Une façon d’arrondir ses fin de mois en ces temps d’inflation. "En tant que Tahitiens, on a l'habitude manger le punu puatoro, il a augmenté à un prix...Ce n'est plus pour aider les gens pauvres, c'est plutôt pour les gens riches le punu puatoro", constate, amer, Claris habitant de Titioro.
1 km plus loin dans le lotissement Temauri village, FAATAU nous reçoit pour nous partager son avis sur les produits de première nécessité dont les prix ont augmenté. "10 kg [le carton de cuisses de poulet], je me rappelle il était il y a 1 an à 1 290 cfp, et 13 kg 2 450 cfp. Et maintenant [les 13 kg], c'est 3 800 cfp. Et pour les 10 kg, 2 300 cfp. Il faut payer, on n'y peut rien", avoue dépité Faatau.
En effet le prix moyen du carton de cuisses de poulet et de l’entrecôte, très prisé par la population locale, a augmenté respectivement de 20,9 % et de 28,6 %. Mais la palme de la hausse revient au thon rouge, pêché pourtant localement, avec un prix au kilo qui dépasse les 2000 cfp.