Précarité : se déclarer en surendettement pour sortir la tête de l'eau

Le formulaire de déclaration de surendettement.
Trouver des solutions en cas de surendettement, c'est le rôle de la commission ad hoc gérée par l'IEOM. Cette année, près de 200 dossiers ont été déposés. Les familles en difficulté peuvent prétendre à la mise en place de plusieurs mesures pour permettre de gérer leurs dettes, de façon plus soutenable.

Mahinui fait partie des 2 500 Polynésiens à avoir sollicité la commission de surendettement. Sans emploi, il était dans l'impossibilité de faire face à ses dettes de loyer. "Ce sont les affaires sociales qui m'ont parlé de cette aide, à cette époque j'étais sans emploi, c'était très difficile, j'ai dû me débrouiller pour obtenir cette aide. Aujourd'hui, j'ai un emploi, je suis soulagé" raconte Mahinui Tepako.

Cette solution est souvent l'ultime recours des familles prises à la gorge. Depuis sa mise en place en 2012, près 300 demandes passent chaque année en commission. Sur quatre dossiers de surendettements, trois sont effacés. "Ce sont des familles qui pour la plupart sont au RST donc qui n'ont pas forcément de revenus et qui accumulent les dettes. Que ce soit au niveau abonnements téléphones, des loyers impayés ou des prêts bancaires qu'ils n'arrivent plus à payer suite à la perte d'un emploi, un licenciement ou une démission" précise Laure Bettini Mau, conseillère en économie sociale et familiale à la Direction des solidarités, de la famille et de l'égalité (DSFE).

Peu de demandes

Depuis le COVID, le nombre de demandes a considérablement baissé : 182 dossiers enregistrés l'an dernier. C'est peu par rapport à la France et aux Départements d'Outre-mer. "On a un nombre de dossiers déposés pour mille habitants relativement faible. On a 0.9 dossiers pour mille habitants. Dans les DOM c'est 1.6, et 2.4 en métropole. Tout en sachant qu'en Polynésie, il n'y a pas d'amortisseurs sociaux. C'est la grande différence. Lorsqu'on perd son emploi, on n'a pas d'allocation chômage. On n'a pas d'RSI, RNI ou autre" souligne Heimata Tapare, chef de service IEOM. 

Le dispositif a été "amélioré" par rapport à sa première mouture. "Par exemple le laisser pour vivre. Dernièrement on a vu que les saisies pouvaient vraiment saisir tout et ne rien laisser à la personne. Donc on a créé un laisser pour vivre" déclare Thilda Harehoe Garbutt, commissaire au surendettement et présidente du CIDFF.

Pour faciliter l'accès aux futurs demandeurs, le dossier de déclaration au surendettement est désormais disponible sur le site de l'Institut d'émission d'Outre-mer.