Langouste : la surpêche et la surconsommation menacent la ressource

3h30 ce vendredi matin, les pêcheurs d’Arue reviennent d’une session sur la côte ouest. Maigre butin côté langoustes, à peine 7 pièces, mais 70 kg de poisson qui seront vendus à la coopérative. Pour Vahoarii, la surpêche nuit à la profession. Ce jeune pêcheur espère une règlementation plus stricte. "Il faut les prendre sur le fait. Des fois on est un peu étonnés qu'ils font de très belles pêches, pourtant on passe par dessus et on n'en ramène pas autant", se demande le jeune homme, "je dirais que la pêche à la langouste devrait être fermée toute l'année, pour rouvrir uniquement pendant les périodes de fêtes, comme cela ça laisse le temps aux langoustes de se reproduire".

La règlementation existe depuis 1988, mais elle a évolué depuis. Actuellement la pêche à la langouste est interdite sur 3 mois de février à avril et la taille minimum est de 20 cm.

La Direction des ressources marines a récemment saisi 110 kg de crustacés, dont 25 kg de langoustes offerts pour le réveillon des sans-abri ! Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 180 000 cfp. "Il y a eu plusieurs contrôles cette année, dont un particulièrement important effectué en collaboration avec le service des affaires maritimes de l'Etat, qui a eu lieu il y a 2 semaines...On a différents types de contrôle : aléatoire, c'est-à-dire qu'on choisit un bateau au hasard et on contrôle toute la cargaison ; et on a aussi des contrôles suite à des dénonciations", explique  Fabien Tertre, chef adjoint des contrôleurs de la direction des ressources marines.

A Fare Ute, il y a foule pour le déchargement du Cobia en provenance des Tuamotu. Les langoustes sont très convoitées. "Pour nous c'est une opportunité, car si on a des langoustes ça coûte moins cher sur place. Ou parfois c'est gratuit, par certains pêcheurs, par la famille", avoue une cliente.

Sur le quai, un vendeur, soucieux pour l’avenir de la pêche, attend sa cargaison de langoustes de Faaite. "On fait attention quand on pêche les langoustes, parce que si on les massacre, il n'y aura plus de langoustes comme les poissons. Il n'y a plus de poissons maintenant", s'indigne Mate Taura, pêcheur et vendeur de langoustes.

A 4000 cfp le kilo, Mate fait déjà affaire sur le quai. Un réveillon gastronomique en perspective. "J'ai pris 100 kg c'est suffisant !", dit il