Prisons en Polynésie, l'heure est au bilan

Le conseil d’évaluation unique des centres pénitentiaires
Moins de deux mois après une affaire d'ice impliquant des gardiens de prison, qui a secoué la prison de Tatutu, un conseil d'évaluation pénitentiaire s'est tenu au sein de l'établissement pénitentiaire de Papeari, ce 7 juillet. Cette réunion qui doit se tenir chaque année n'avait pas eu lieu depuis 7 ans. Le conseil était présidé par le haut-commissaire en présence des magistrats du tribunal de Papeete, du président du Pays et du ministre de l'Éducation.

Une partie de football pour les gardiens de prison... Ce moment de détente permet la cohésion et le bien-être. Le bien-être et l’insertion professionnelle des détenus sont les principaux sujets de discussions lors du conseil d’évaluation unique des centres pénitentiaires de Polynésie, qui s'est tenu ce vendredi. 

Le territoire compte quatre prisons. Quatre établissements pour quatre manières d’aborder les différentes perspectives. Tatutu compte 330 détenus pour 410 places. Au total, au fenua, 500 personnes dorment aujourd'hui en prison. 

"La semi-liberté, c'est un dispositif qui permet à la personne la journée d'être sur une activité ou sur une recherche d'emploi, et le soir de réintégrer l'établissement pénitentiaire. C'est souvent un bon système de passerelle"

Vincent Vernet, directeur de Tatutu

Les formations professionnelles sont bien rodées, le directeur de Tatutu Vincent Vernet souhaite également développer la semi-liberté. "La semi-liberté, c'est un dispositif qui permet à la personne la journée d'être sur une activité ou sur une recherche d'emploi, et le soir de réintégrer l'établissement pénitentiaire. C'est souvent un bon système de passerelle car il y a des gens qui n'ont pas des profils pour être tout de suite libre dehors, avec un bracelet ou une liberté conditionnelle. La semi-liberté permet d'avoir cette forme de sas temporaire, de quelques semaines ou mois". 

Les spécificités ne sont pas les mêmes dans les îles, à Taiohae sur Nuku Hiva par exemple, la prison est désuète. Il faut dire que les locaux existent depuis 1890. La rénovation et l’eau potable restent une priorité. "On a des prises de contact avec le lycée agricole de Nuku Hiva, mais également avec des partenaires à Uturoa. On a mis en place de la permaculture l'année dernière, ça s'est arrêté car la personne est partie. Mais on va essayer de reprendre à la rentrée des partenariats. Par exemple, à Uturoa, on a mis en place et financé par exemple le permis côtier pour les détenus afin qu'ils puissent après avoir de l'emploi", explique Damien Pellen, directeur du centre pénitentiaire de Faa'a, Uturoa et Taiohae. 

Mais au-delà de l’aspect humain, la spiritualité tient aussi une place importante dans le monde carcéral. Manutahi Mahai est diacre, il rend visite aux détenus depuis 7 ans.

Des formations ciblées seront également renforcées pour les gardiens de prison en matière déontologie. Certains d’entre eux ont été dernièrement impliqués dans des affaires de trafic ice au sein de la prison