À Arue, la glace paillette ne fait pas de vague. Pécheurs, roulottiers ou encore particuliers, une centaine de clients s’approvisionnent chaque jour dans cette coopérative de pêche. Le carnet de compte, lui, est tenu avec rigueur. "Nos pécheurs à nous, qui sont vraiment dans la coopérative, tous les lundis, ils viennent payer leur crédit. On n'a jamais eu de souci avec nos pêcheurs ! Et, à chaque fin du mois, il y a un comptable qui vient récupérer les données pour faire notre bilan après", explique Kim Pautehea, vice-trésorier de la coopérative de Arue.
L’enquête menée par la Chambre territoriale des comptes auprès de la société du Port de pêche de Papeete a révélé que seules 53% des factures étaient honorées. Cette gestion administrative qualifiée d’approximative a déjà poussé les pécheurs à changer de lieu d’approvisionnement.
"C'est très malheureux parce que c'est un outil de travail de la pêche. Les pêcheurs ont payé leur part maintenant la gestion ce n'est pas les pêcheurs qui vont le faire"
Le président du syndicat des pêcheurs en haute mer
"C’est plutôt au niveau des thoniers, ils prennent au moins 5 tonnes minimum par campagne, ça dépend du thonier. Si ce sont des 13 mètres c'est 5 tonnes mais si ce sont des 25 mètres ils peuvent prendre 10 tonnes. Peut-être qu'ils font payer trois tonnes et ils prennent 5 tonnes, je ne sais pas. Mais il y a toujours eu des problèmes avec la machine à glace", constate Pascal Martinez, pêcheur.
Pour le président du syndicat des pécheurs en haute mer, cette gestion hasardeuse ne date pas d’hier. Chaque coopérative gère la vente de la glace paillette à sa guise. "C'est très malheureux parce que c'est un outil de travail de la pêche. Les pêcheurs ont payé leur part maintenant la gestion ce n'est pas les pêcheurs qui vont le faire, c'est lui-même", argumente Rtichard Pere.
Dans ses préconisations, la Chambre Territoriale des comptes invite le port de pêche à prendre des procédures de contrôles internes systématiques.