Professeurs absents à Taravao : difficile de trouver des remplaçant(e)s

L'absence de professeurs à Taravao met en lumière le problème du recrutement de remplaçants à l'échelle du territoire.
Des parents d'élèves qui sont fatigués disent-ils, du non remplacement des professeurs absents pour causes diverses. Pour eux cette fois trop c'est trop et ils se tournent vers la ministre de l’Education. Lassés par cette situation, ils disent stop et réclament aujourd’hui des explications. Invité de notre matinale radio, Christelle Lehartel, ministre de l'Education, a passé en revue des solutions de remplacement, pas évidentes à mettre en oeuvre.

"Nous sommes clairement en manque de professeurs remplaçants", c'est le constat de la ministre de l'Education après l'appel à détresse de parents d'élèves de Taravao suite à l'absence de certains professeurs qui ne sont toujours pas remplacés. "Sur 5 000 agents, il y a 2 blocages cela fait peu...par rapport à la Métropole, nous sommes à l'aise ici, mais il est sûr qu'un élève doit avoir son quota horaire d'apprentissage", remarque quand même la ministre. 

Vivier de remplaçants à sec

Ceci dit, si la volonté de remplacer un professeur du second degré est là, cel ne se fait pas d'un claquement de doigts. Il y a d'abord la question des diplômes. "Nous faisons appel à des contractuels [diplômés] avec au minimum une licence ou un master". Si un professeur titulaire est absent, il faut un remplaçant qui a au moins ces diplômes. Ensuite, "il faut contrôler s'il est à même à faire de la pédagogie en classe. On ne peut pas placer n'importe quel agent devant un élève. Il faut respecter des choses. Et ici en Polynésie, le vivier [de remplaçants] fait défaut".

Trouver des candidat(e)s motivé(e)s

Il y a aussi la question de la motivation des candidat(e)s remplaçant(e)s. "Nous recevons beaucoup de CV au ministère de l'Education...encore faut-il vouloir se déplacer. Par exemple, j'ai eu un(e) candidat(e) à Papeete, quand on lui propose un poste à Taravao, nous sommes encore à Tahiti, ne parlons pas des archipels éloignés (!), il ou elle ne veut pas se déplacer. Je ne peux pas l'obliger à y aller. Quand le parent d'élève [qui réclame des remplaçants] a lancé un appel à candidatures sur Facebook, je n'ai pas été débordée de demandes (!)"

Ecoutez le reportage de Gilles Tautu :

La ministre reconnaît qu'enseigner est un métier compliqué, "il faut vouloir le faire, et posséder un minimum de diplômes. Dans le1er degré, c'est plus simple car pluridisciplinaire. Pas dans le second degré [où il faut être spécialisé]"

Faudra-t-il installer une brigade mobile ? "Mais pour une brigade mobile dans le second degré, il faut 1 ou 2 candidats par discipline au collège. Et encore 1 ou 2 candidats par discipline pour le lycée".

Et surtout, un professeur titulaire du second degré ne peut être remplacé qu'à partir de 21 jours d'absence. C'est la règle.

Ecoutez Christelle Leharte, ministre de l'Education. Dans cet extrait, elle évoque d'abord l'actualité tragique et récente vécue dans un collège de Faa'a puis le problème de remplacement des professeurs du second degré :