Cela fait plusieurs années que l'émissaire de Taapuna relié à la station d'épuration de Matatia fait défaut. Il a nécessité cinq réparations depuis 2017. C'est la raison pour laquelle la SEM Vaitama a engagé des travaux en août 2024, pour la construction d'un nouvel émissaire en remplacement de l'actuel. Un projet à plus d'1,8 millions de francs financés par le Pays.
"Cela va faire quelques mois qu'on est en renouvellement de cet émissaire et malheureusement, alors qu'on croisait les doigts en espérant qu'il ne casse pas de nouveau jusqu'à l'inauguration du nouvel émissaire, il se trouve que lundi matin on a eu une casse majeure sur l'émissaire" regrette Nicolas Bertholon, président de la SEM Vaitama, à qui appartient la station d'épuration de Matatia.
La dernière réparation avait coûté six millions de francs... Il faudra compter à peu près la même somme pour cette fois. "Ce qui renchérit le coût de la réparation c'est qu'on fait appel à de spécialistes, qui interviennent en plongée sous-marine à -10m -15m -20m" explique Nicolas Bertholon. Et d'ajouter : "la SEM appartient au Pays. Elle est autonome pour gérer ses problématiques".
Ce qui se déverse dans le lagon en ce moment
La station d'épuration concentre les eaux usées de Punaauia et une partie de Faaa. Une fois captées et transportées via des canalisations, elles atterrissent entre les murs du bâtiment de Matatia et y sont traitées avec "un taux d'abattement de 90% de processus épuratoire" précise le président de la SEM. Une fois pré-traitées, ces eaux empreintent l'émissaire jusqu'à la passe de Taapuna et sont rejetées à soixante mètres de profondeur.
La partie touchée concerne l'aval de la station d'épuration avec des eaux qui ont été traitées déjà mais qui ne sont pas, c'est vrai, en qualité haute baignade.
Nicolas Bertholon, président de la SEM Vaitama
Ces rejets présentent donc un risque sanitaire. C'est pourquoi le maire de Punaauia, en concertation avec les autorités du Pays et la SEM a pris un arrêté pour interdire la baignade.
Un retour à la normale ce week-end ?
Les travaux sur l'émissaire cassé avancent. Mardi, le prestataire missioné par la SEM est intervenu. "On a réussi à circonscrire à peu près 90% de l'épandage de ces eaux et aujourd'hui on est en train de terminer (...). Nous avons bon espoir que dans l'après-midi, on va complètement circonscrire l'épandage et on va complètement terminer la réparation".
Des prélèvements étaient prévus ce mercredi après-midi. Si les résultats sont bons, la baignade pourrait être rouverte dès ce week-end, espère le président de la SEM Vaitama.