Quel accompagnement pour les personnes âgées en fin de vie et leurs aidants ?

Pendant des années, Terava et sa famille ont aidé non sans mal leur père jusqu'à son décès en 2017.
Comment accompagner les personnes âgées en fin de vie ? L'assemblée de la Polynésie s'intéresse à ce public, face à un constat qui nécessite d'agir rapidement : le vieillissement de la population questionne sur la prise en charge des matahiapo, principalement lorsque ces derniers connaissent une perte d’autonomie, physique ou mentale. L'institution souhaite faire un état des lieux afin de prendre des mesures d’accompagnement, tant dans les familles que dans les structures dédiées à la prise en charge de nos anciens.

Un pas de géant pour l’accompagnement de fin de vie des personnes agées en perte d'autonomie. L’assemblée de Polynésie a validé la mission d’information à ce sujet. 

Cette mission va durer 3 petits mois et doit permettre de faire un état des lieux de la situation de nos matahiapo mais également élaborer des préconisations pour leur prise en charge. Il faut dire que de nombreuses enquêtes ont été menées depuis 1995 sur le sujet mais presque rien n’en est sorti concrètement.

A part peut-être le dispositif d'aidant fetii qui hélas, reste peu attractif.

Teave Chaumette, représentante à l'Assemblée, milite pour un vrai statut en faveur de celles et ceux qui accompagnent leur matahiapo jusqu'à la fin.

Ce matin Teave Chaumette, présidente de plusieurs associations mais également élue à l’assemblée de Polynésie, a présenté cette mission d’information dont elle fait partie. Car l'urgence est là, avec la population qui vieillit et vit de plus en plus longtemps.

"Force est de constater que nous n'avançons pas, mais il faut le faire. Nos matahiapo sont là, nombreux mais en mauvaise santé. Ici on pense que c'est la famille qui va s'occuper [d'eux]. Mais avec la vie d'aujourd'hui, les enfants travaillent, parfois ils ne sont pas sur la même île, et donc ces personnes âgées sont vouées à un isolement. [Dans ce cas], elles se soignent moins bien", constate amèrement Teave Chaumette. 

Les propositions qui finissent au fond d'une tiroir, ça va, "maintenant il faut une volonté gouvernementale" dit-elle. 

Il s'agit maintenant de prendre des décisions qui pourraient améliorer la fin de vie des personnes âgées et changer celle de leurs aidants. 

Un véritable statut

Ce qui aurait pu être le cas pour Terava et ses proches, qui par le passé, ont aidé non sans difficulté leur père atteint de la maladie d'Alzheimer jusqu'à son décès en 2017. "Parce qu'une personne âgée, en perte d'autonomie, a toujours besoin d'un aidant et souvent c'est la famille qui met la main à la pâte. Ce sont elles les personnes concernées par cette situation. Ce que je demande aux pouvoirs publics, s'ils peuvent prendre une loi pour clarifier la situation des personnes aidantes ou des aidants tout court afin qu'ils puissent aussi avoir une vie décente et qu'ils soient reconnus comme aidants. Ce ne sont pas seulement les enfants ou les familles qui ont le devoir de s'occuper de leurs anciens...il serait bien que l'aidant attitré, celui qui vit au quotidien avec la personne âgée, ait un statut, qu'il ait droit aussi au repos, à des congés, à aller voir un médecin, qu'il vive normalement et décemment".

L'appel est lancé, reste aux autorités à prendre les mesures adéquates.