Un pas de géant pour l’accompagnement de fin de vie des personnes agées en perte d'autonomie. L’assemblée de Polynésie a validé la mission d’information à ce sujet.
Cette mission va durer 3 petits mois et doit permettre de faire un état des lieux de la situation de nos matahiapo mais également élaborer des préconisations pour leur prise en charge. Il faut dire que de nombreuses enquêtes ont été menées depuis 1995 sur le sujet mais presque rien n’en est sorti concrètement.
A part peut-être le dispositif d'aidant fetii qui hélas, reste peu attractif.
Ce matin Teave Chaumette, présidente de plusieurs associations mais également élue à l’assemblée de Polynésie, a présenté cette mission d’information dont elle fait partie. Car l'urgence est là, avec la population qui vieillit et vit de plus en plus longtemps.
"Force est de constater que nous n'avançons pas, mais il faut le faire. Nos matahiapo sont là, nombreux mais en mauvaise santé. Ici on pense que c'est la famille qui va s'occuper [d'eux]. Mais avec la vie d'aujourd'hui, les enfants travaillent, parfois ils ne sont pas sur la même île, et donc ces personnes âgées sont vouées à un isolement. [Dans ce cas], elles se soignent moins bien", constate amèrement Teave Chaumette.
Les propositions qui finissent au fond d'une tiroir, ça va, "maintenant il faut une volonté gouvernementale" dit-elle.
Il s'agit maintenant de prendre des décisions qui pourraient améliorer la fin de vie des personnes âgées et changer celle de leurs aidants.
Un véritable statut
Ce qui aurait pu être le cas pour Terava et ses proches, qui par le passé, ont aidé non sans difficulté leur père atteint de la maladie d'Alzheimer jusqu'à son décès en 2017. "Parce qu'une personne âgée, en perte d'autonomie, a toujours besoin d'un aidant et souvent c'est la famille qui met la main à la pâte. Ce sont elles les personnes concernées par cette situation. Ce que je demande aux pouvoirs publics, s'ils peuvent prendre une loi pour clarifier la situation des personnes aidantes ou des aidants tout court afin qu'ils puissent aussi avoir une vie décente et qu'ils soient reconnus comme aidants. Ce ne sont pas seulement les enfants ou les familles qui ont le devoir de s'occuper de leurs anciens...il serait bien que l'aidant attitré, celui qui vit au quotidien avec la personne âgée, ait un statut, qu'il ait droit aussi au repos, à des congés, à aller voir un médecin, qu'il vive normalement et décemment".
L'appel est lancé, reste aux autorités à prendre les mesures adéquates.