Vendredi 20 mai, le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, a dévoilé le gouvernement qui sera à la manœuvre durant ce second quinquennat. Une équipe composée de 27 ministres, dont 14 hommes et 13 femmes. La parité est respectée si l'on ajoute Elisabeth Borne à Matignon.
Voici la liste, dans l'ordre protocolaire :
Ministres :
- Economie, finances et souveraineté industrielle et numérique : Bruno Le Maire est maintenu
- Intérieur : Gérald Darmanin est maintenu
- Europe et Affaires étrangères : Catherine Colonna (nouvelle entrante, ambassadrice au Royaume-Uni depuis 2019 et ancienne ministre)
- Garde des sceaux, Justice : Eric Dupond-Moretti est maintenu
- Transition écologique et cohésion des territoires : Amélie de Montchalin (ancienne ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
- Education nationale et jeunesse : Pap Ndiaye (nouvel entrant, historien et directeur du Musée de l'histoire de l'immigration à Paris)
- Armées : Sébastien Lecornu (ex-ministre des Outre-mer)
- Santé et prévention : Brigitte Bourguignon (ex-ministre déléguée chargée de l'Autonomie, remplace Olivier Véran)
- Travail, plein emploi et insertion : Olivier Dussopt (anciennement chargé des Comptes publics)
- Solidarités, autonomie et personnes handicapées : Damien Abad (nouvel entrant, ex-président du groupe LR à l'Assemblée)
- Enseignement supérieur et recherche : Sylvie Retailleau (entrante, présidente de l'université Paris-Saclay)
- Agriculture et souveraineté alimentaire : Marc Fesneau (ancien ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Participation citoyenne)
- Transformation et fonction publique : Stanislas Guerini (patron de LREM, remplace Amélie de Montchalin à la Fonction publique)
- Outre-mer : Yaël Braun-Pivet (présidente LREM de la commission des Lois à l'Assemblée, remplace Sébastien Lecornu).
- Culture : Rima Abdul-Malak (entrante, conseillère culture d'Emmanuel Macron)
- Transition énergétique : Agnès Pannier-Runacher (ex-ministre déléguée chargée de l'Industrie)
- Sports et Jeux olympiques et paralympiques : Amélie Oudéa-Castéra (entrante, ancienne directrice générale de la fédération française de tennis)
Ministres délégués :
- Auprès de la Première ministre :
- Chargé des Relations avec le Parlement et de la vie démocratique : Olivier Véran
- Chargée de l'Egalité entre les Femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances : Isabelle Rome (entrante, inspectrice générale de la Justice et magistrate)
- Auprès du ministre de l'Economie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique :
- Chargé des Comptes publics : Gabriel Attal (ancien porte-parole du gouvernement)
- Auprès du ministre de l'Intérieur, de la ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires :
- Chargé des collectivités territoriales : Christophe Béchu (entrant, maire d'Angers et proche d'Edouard Philippe)
- Auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères :
- Chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité : Franck Riester est maintenu
- Chargé de l'Europe : Clément Beaune (anciennement secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, il reste sur le même périmètre)
Secrétaires d'Etat :
- Auprès de la Première ministre :
- Porte-parole : Olivia Grégoire (ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale, solidaire et responsable, elle remplace Gabriel Attal au porte-parolat)
- Mer : Justine Bénin (entrante, députée du MoDem, le Mouvement démocrate)
- Enfance : Charlotte Caubel (entrante, directrice de la protection judiciaire de jeunesse, remplace Adrien Taquet)
- Auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères :
- Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux: Chrysoula Zacharopoulou (entrante, eurodéputée LREM)
Exit, donc, Jean-Yves Le Drian aux Affaires étrangères, Jean-Michel Blanquer à l'Education nationale, Florence Parly aux Armées, Barbara Pompili à la Transition écologique, Roselyne Bachelot à la Culture, Frédérique Vidal à l'Enseignement supérieur, Annick Girardin à la Mer ou encore Julien Denormandie à l'Agriculture.
En nommant Elisabeth Borne Première ministre, Emmanuel Macron rompt avec le précédent quinquennat qui avait vu deux Premiers ministres issus de la droite être nommés. La nouvelle cheffe du gouvernement est en effet étiquetée plutôt à gauche.
Mais dans ce nouveau gouvernement, les ministères régaliens restent plutôt de droite. Les deux poids lourds Bruno Le Maire et Gérald Darmanin sont confirmés dans leurs fonctions (voir plus haut).
Des secteurs oubliés ?
Ce remaniement ministériel a évidemment fait réagir. Certains portefeuilles auraient été "oubliés".
Les acteurs du tourisme s'interrogent : "Nous sommes très déçus que le mot même de tourisme n'ait pas été prononcé" a déploré Didier Chenet, président du GNI, l'organisation patronale des indépendants de l'hôtellerie restauration. "Nous osons espérer une prise en considération du tourisme après les législatives." Certains considèrent que le tourisme ne peut pas rester rattaché au ministère des Affaires étrangères.
D'autres portefeuilles comme les Transports, le Logement, la Ville, les Anciens combattants ou le Numérique n'apparaissent pas explicitement dans la composition du gouvernement d'Elisabeth Borne.
"Pas de ministère des Transports !!!!", s'est étranglée sur Twitter, avec sept émoticônes rageurs, l'eurodéputée Karima Delli, présidente de la commission transports et tourisme au Parlement européen. Or, Elisabeth Borne connaît bien le secteur. Elle avait été ministre des Transports entre 2017 et 2019 - et nommée tout de suite, dès l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.
Il n'est pas rare que les postes sectoriels, ministres délégués et secrétaires d'Etat, soient distribués dans un second temps, mais la liste communiquée vendredi comprend 27 personnes dont certaines chargées de la Mer, l'Enfance, l'Egalité entre les femmes et les hommes ou la Francophonie. D'où l'étonnement des "oubliés".
"Il n'y a pas de ministre des Transports et y a un ministre des JO ?", a persiflé Thierry Douine, président de la CFTC Transports, parlant de la nouvelle ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra. "Nous félicitons Amélie de Montchalin", nouvelle ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires qui garde la tutelle sur le secteur, "et nous attendons la nomination d'un ministre délégué aux Transports", a indiqué plus calmement une porte-parole de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP).
Autre orphelin, le Logement, qui doit selon l'entourage du président rester sous la tutelle du ministère de la Transition écologique. "Heureux de savoir qu'il n'y a pas de problème de logement en France. Sinon, il y aurait un ministre du Logement", a raillé sur Twitter le maire (PS) de Bourg-en-Bresse.
Le Numérique n'a plus secrétaire d'Etat dédié, mais il est cité dans les attributions du ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "C'est déjà quelque chose de fort", a réagi Maya Noël, directrice générale de l'association France Digitale.
Quant à la Mer, sa rétrogradation d'un ministère à un secrétaire d'Etat en a froissé plus d'un. "Nous nous rapprocherons de Mme Benin (la nouvelle secrétaire d'Etat à la Mer Justine Benin, députée MoDem) et certainement du Premier ministre pour comprendre le poids de la pêche et de la mer au sein du nouveau gouvernement", a prévenu le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins.
La Ville, elle, n'est nulle part pour l'instant.
Le Gouvernement sera peut-être ajusté à l'issue des législatives prévues les 12 et 19 juin prochains en métropole. En Polynésie, la population est appelée aux urnes les 4 et 18 juin prochains pour élire ses députés.