La taxe sociale (Contribution Pour la Solidarité) disparaîtra le 1er octobre, c'était une des promesses de campagne du Tavini. Elle ne sera pas remplacée cette année. Mais après ? Comment combler les 9 milliards Fcp qu'elle rapportait à la protection sociale ?
"Cette taxe a-t-elle résolu le problème de fond ? Non, elle est venue combler un trou en taxant. C'est pratique, c'est simple, c'est assez confortable mais le problème de fond c'est celui de l'équilibre des comptes sociaux", avait lancé le président du Pays aux représentants siégeant à l'assemblée de Polynésie, particulièrement à ceux du Tapura, au moment du vote de la suppression de taxe sociale.
Moetai Brotherson a demandé une mission de l’IGA, l’IGS et l’IGF pour compléter les réflexions déjà menées jusqu’à présent concernant la réforme de la protection sociale généralisée.
Une des pistes sérieusement envisagée est d'augmenter la CST (Contribution de Solidarité Territoriale) sur les hauts revenus. 10 000 personnes seraient concernées par ce projet du gouvernement Brotherson. Une mesure inenvisageable pour l’opposition. "Il y a deux choix, assure Tepuaraurii Teriitahi du Tapura Huiraatira. Soit on met sur ces personnes les 9 milliards Fcp à combler, ce qui veut dire, que, sur chacun d'entre eux, il faudra faire une augmentation d'à peu près 75 000 Fcp par mois, donc presque 900 000 Fcp par an, en plus ce qu'ils paient déjà en CST ! Le deuxième choix, ça sera une augmentation du taux, mais qui ne comblera pas les 9 milliards Fcp que l'on recherche. D'après nos calculs, s'il augmente de 2 à 3 points, on ne devrait récupérer qu'1,5 milliard Fcp, 2 milliards Fcp maximum."
Nicole Sanquer de A Here ia Porinetia, préconise plutôt de baisser les impôts et les taxes pour redonner du pouvoir d’achat aux familles et permettre aux entreprises de créer de l’emploi : "augmenter la CST, c'est se baser que sur les hauts salaires. Malheureusement, on sait qu'aujourd'hui, il y a peut-être des familles qui gagnent bien leur vie, mais qui sont engagées avec le prêt de la maison, le prêt de la voiture, les études des enfants...donc on va encore venir taxer ces familles. Pour nous, ce n'est pas une bonne idée."
Qu’en pensent les personnes concernées ? Les avis sont plutôt partagés, même si la plupart estime que cette mesure est injuste. "Déjà, on est privés de toutes les aides sociales prévues pour les catégories de revenus inférieurs, regrette un cadre. On a de hauts salaires, certes, mais on a aussi des charges importantes. Moi, je ne paie pas 9 000 Fcp de loyer pour mon fare OPH. Mes crédits à la banque, c'est 180 000 Fcp par mois. Qui m'aide à payer ça ? Je me débrouille, je travaille, j'ai passé des diplômes, j'ai eu des concours dans l'administration...Pour nous, c'est une mesure injuste."
"Ceux qui ont les moyens de pouvoir cotiser un peu plus pour la collectivité et le bien du Pays, pourquoi pas, concède un autre cadre. Forcément, à partir du moment où on touche à nos revenus, ça pique, c'est pas très populaire. Mais je pense que chacun peut faire des efforts à son niveau."
Pour l’heure, aucune idée concrète sur les mesures qui seront mises en place, pour pallier la suppression de la taxe sociale. Le président Moetai Brotherson a évoqué l’idée d’augmenter la CST pour les hauts revenus, sans en préciser les conditions.