C’est dans une petite marina à Punaauia que nous reçoit Fernand Ateo. L'homme a le visage fatigué et marqué par le temps. Au bord de l’eau, une petite table, à l’ombre d’un arbre à pain. C’est là qu’il commence à nous raconter son enfance et cette attirance pour la mer. À 5 ans, l'appel de l’océan était plus fort que tout, il partait en douce pour aller pêcher sans prévenir ses parents, se rappelle-t-il avec émotions.
Des souvenirs qui restent gravés dans sa mémoire. Emu et perdu dans ses pensées, le septuagénaire est fier de cette éducation un peu à la dure. "Quand je suis parti, je connais tout", confie t-il. La famille Ateo compte aujourd’hui plusieurs champions en pêche sous-marine. Fernand, lui, a été sept fois champion de France, une fois champion du monde et une fois champion d’Europe. Un palmarès qu’il doit notamment à un de ses grands frères, Mauri, décédé aujourd’hui.
"J'ai eu de la chance grâce à mon frère parce Mauri connaît bien ces endroits. Avant de me lancer, j'allais le voir et on discutait. Il me donnait les directives à suivre. Quand j'y allais, je faisais exactement ce qu'il m'avait dit : il me disait de rester devant et quand j'apercevais un poisson, il fallait le fusiller et chasser les autres. C'est ce que j'ai fait et mes concurrents n'étaient pas contents" s'amuse Fernand qui confie avec humeur les secrets de la famille.
Aujourd’hui, le fils de Fernand suit les traces de son père. Une fierté pour ce metua. Son objectif : transmettre ce savoir aux futures générations.