Au-delà de la discipline sportive, des valeurs. "Les filles et les garçons s'éclatent. On voit des élèves prendre du plaisir", exprime le directeur technique de la fédération polynésienne de rugby avec enthousiasme...le ballon oval s'exporte peu à peu dans les écoles et c'est une réussite. Mais la progression est encore timide...
C'est pourquoi la fédération tente de démocratiser la discipline dans les établissements scolaires, à l'image de la section sportive récemment mise en place au collège de Tipaerui. "Les enseignants veulent sortir du traditionnel. En ce moment toutes les écoles de rugby organisent des journées portes ouvertes" nous dit Gilles Lafitte, qui insiste sur les aspects "sécuritaire, mixte et ouvert à tous."
Rendez-vous
Ces trois derniers mois, les clubs scolaires ont accueilli 1 500 élèves de 15 établissements différents. Le 6 octobre prochain, le festival scolaire "coupe du monde de rugby" réunira les écoliers pour la seconde fois. 700 élèves sont attendus à Fautaua.
L'engouement inédit autour de la Coupe du monde de rugby permet de mettre en lumière la pratique au niveau local. D'autant qu'une petite délégation avec 19 apprentis Polynésiens du dispositif Campus sont actuellement à Nice pour travailler sur l'organisation de la Coupe du monde.
Profiter des retombées financières directes c'est peu probable, mais on a pu profiter depuis deux ans de ce qu'on appelle Campus. On est [aussi] en train de monter des projets pour accompagner nos jeunes. Ce fameux projet Aito Rugby 2027...c'est la capacité d'aller chercher des ressources humaines mais aussi financières.
Gilles Lafitte, directeur technique à la fédération polynésienne de rugby.
La fédération prend à coeur sa mission. Actuellement, elle compte 900 licenciés, treize clubs dont un à Raiatea, un à Huahine, un à Rangiroa, un à Moorea, "et ça développe avec six écoles de rugby fortes ! Il y a cinq-six ans, il n'y avait pas d'école ! On parle beaucoup de lien social, je suis sûr que les clubs du fenua sont capables d'accueillir les jeunes. On a une chance dans notre sport : on peut accueillir du plus petit au plus grand, les minces, les corpulents, les hyperactifs. C'est la magie du sport collectif et du rugby, on prône toutes ces valeurs et donc j'invite les parents à faire en sorte d'inscrire leurs enfants."
Et peut-être un jour verra-t-on davantage de Polynésiens rejoindre les Calédoniens et les Wallisiens au plus haut niveau, à l'image de Teiva Jacquelain... L'équipe de France, qui a battu les All Blacks au match d'ouverture de la Coupe du monde, compte déjà quatre joueurs ultramarins dans ses rangs.
Gilles Lafitte est interrogé par Ibrahim Ahmed Hazi :