Salon de l’habitat : de nouveaux espoirs de constructions pas toujours accessibles

Studio en bois préfabriqué, en exposition au salon de l'habitat.
Le salon de l’habitat, c’est le rendez-vous de l’année pour dégoter de nouveaux accessoires pour la maison, se mettre au vert ou s’engager dans un projet immobilier. Le Parc Expo Mamao a été pris d’assaut ce troisième jour mais n’a pas forcément satisfait les petits budgets.

Il y avait foule au Parc Expo Mamao ce samedi. Malgré la chaleur, les visiteurs ont pris le temps de comparer toutes les offres. Ce n’est plus un scoop, les prix ont explosé. S’il est déjà difficile de louer à des prix abordables, alors construire devient encore moins accessible…pour les petits budgets et même les bourses modestes. “Regarde le prix, neuf millions ! À ce prix-là, je peux faire toute seule ma maison. C’est trop cher !” s'exclame Fleur, une jeune Polynésienne originaire de Papeari actuellement en vacances au Fenua. Elle a trouvé refuge en France depuis cinq ans, “car la vie est beaucoup trop chère ici” ajoute-t-elle. 

Neuf millions, c’est le prix de l’un des kits de l’Office Polynésien de l’Habitat, livré sans montage. Mais Fleur n’est pas au bout de ses peines. Car c’est loin d’être le tarif le plus cher du marché.  

À quelques pas du stand de l’OPH, Blue Scope Acier propose aussi des kits préfabriqués livrés en colis ou clé en main. Le modèle d’expo fait fureur : un F3 à sept millions, c’est alléchant. Mais Rufin n’est pas dupe. “Le kit à sept millions c’est raisonnable, ça fait 140 000 francs le mètre carré. Mais là, c’est du préfabriqué et ce n’est pas encore monté. Alors qu’à mon époque, à 140 000 c’était bétonné” indique le visiteur. “Aujourd'hui, en général on tourne autour de 250 000 francs le mètre carré. (...) Les prix ont vachement augmenté”, poursuit-il. 

Kit maison en aluminium.


Croire en ses projets

Alors, comment rassurer les jeunes, qu’ils soient étudiants, travailleurs ou parents ? Car des projets de maison, ils en ont…mais l’avenir devient incertain. “On privilégie les terrains familiaux que l’on a. Donc forcément dans les îles. Avoir un terrain et une maison à Tahiti, c’est bien mais c’est hyper cher !” témoigne Tevaitini, étudiante. Hina, également étudiante, se verrait bien construire sa maison dans les prochaines années mais n’est “pas trop confiante en l’avenir. Les prix, c’est horrible. La vie est devenue super chère”, constate-t-elle aux abords de l’un des stands de construction. Qui sait ce que l’avenir lui réserve…

Caché entre les stands, on remarque un autre modèle de kit en exposition. Tout en bois, moderne et cosy, le studio meublé de Shelta, avec salle de bain et cuisine équipée est proposé à environ huit millions de francs. Livré en seulement quelques jours clé en main, l’offre attire les visiteurs. Ceux qui ont les moyens vont pouvoir craquer…d’autres préfèrent opter pour les structures en aluminium qui demandent moins d’entretien. Nos étudiants et jeunes repartent bredouille mais espèrent un jour pouvoir s’offrir leur petit nid douillet.

Au total, près d’une centaine de professionnels exposent depuis le 30 mars et jusqu’au dimanche 2 avril, 18 heures, à Mamao. Bonne nouvelle pour l’économie : certains ont déjà pu tripler leur chiffre d'affaires, selon les organisateurs. Vingt mille visiteurs sont attendus d’ici dimanche.