Marcher pour tout simplement se promener, c’était tout bonnement impossible pour Nicolas Anania, il y a un an. Après 44 ans de tabagisme, il développe une bronchopneumopathie chronique obstructive, la BPCO. On lui a posé deux stents, et il a fini terrorisé chez son pneumologue. "Le chirurgien m'a dit: voilà Mr Anania, si tu n'arrêtes pas de fumer, là on est sérieux, tu auras une belle jambe en bois. Ah non, je ne veux pas de belle jambe en bois. Déjà que j'ai perdu ma femme il y a deux ans " témoigne Nicolas Anania.
Comme tous les derniers mercredis du mois, depuis cette année, des ateliers proposent à ceux qui le souhaitent des dépistages et des groupes de parole dédiés aux jeunes pour parler des addictions. Irmine Sinjoux, psychologue du centre de prévention et de soin des addictions explique que : "Le but c'est qu'ils se questionnent sur les usages et les habitudes qu'ils peuvent avoir. Parce que tout le monde fait ça. Et qu'ils ne fassent pas les choses sans réfléchir, sans en prendre conscience."
Beaucoup de ceux qui fument quotidiennement ont du mal à arrêter. C'est le cas de Victoire Bruneau. Elle a commencé à fumer à ses 18 ans. Voilà plus de quinze ans qu’elle continue. Elle affirme que : "D'abord c'était avec les copines, juste pour jouer au début. Après c'était pour essayer. Mais après l'addiction est venue et on ne peut plus s'arrêter."
Quant à Nicolas Anania, depuis son entretien avec le chirurgien, l’an dernier, il n’a pas rechuté. Sa motivation est profonde, appuyée sur sa foi et le bien-être de son prochain. En Polynésie française, 200 personnes meurent d’une maladie liée au tabac chaque année.