Question de salaires, de reconnaissance et du poids souvent envahissant du corsetage bureaucratique. Ces dernières années, de plus en plus de médecins auraient migré du public vers le privé malgré les obstacles, notamment au sujet du conventionnement avec les autorités de santé.
Plus proche de ses clients
Léo Robin a fait ce choix. Neuvième médecin libéral de Raiatea, docteur Robin grandit à Tahaa. Sa carrière débute à l’hôpital public et se poursuit à la direction de la santé. Il y a six mois, il s’installe à Raiatea grâce à une convention ouverte par la CPS. « C’est une création de cabinet, donc il y a très peu de patients au début, et puis ça augmente progressivement. Donc forcément l’investissement c’est sur le long terme, mais pour l’instant j’ai de quoi vivre et ça me suffit pour faire le métier que j’aime » témoigne le médecin.
Il s'épanouit davantage aujourd'hui car il peut prendre le temps d'écouter et de comprendre les vrais besoins de ses patients. « La relation thérapeutique qui s’installe entre le médecin et le patient est hyper importante. Cela nécessite pour le médecin de bien connaître ses patients, de connaitre les croyances, les représentations, etc. Pour pouvoir les accompagner au mieux » raconte-t-il.
Trop d'attente dans le public
Allô maman bobo, cette chanson populaire pourrait s’appliquer aux médecins généralistes... C’est presque un membre de la famille, celui qu’on va voir dès qu’on se sent patraque. « C’est mon médecin de famille depuis plusieurs années, mon médecin référent. Il suit mon état de santé. [Avec mon médecin du privé], ça met dix minutes même si c’est payant, et puis j’aime bien avec taote Buffet, on peut payer par carte », confie Félix Putaratara.
Dans un cabinet de Faaa où nous nous rendons, l’un des deux médecins est un enfant du fenua. Du lundi au samedi, le carnet de consultations ne désemplit pas. « C’est rapide au lieu d’attendre je ne sais combien d’heure : c’est pour ça je préfère le privé, plutôt que l’hôpital ou autre » défend à son tour Chantal.