L’analyse consolidée des comptes révèle une situation des finances communales légèrement améliorée, malgré un contexte économique contrasté, plaçant 2021 comme une nouvelle année d’incertitude pour le monde local. Les recettes réelles de fonctionnement (RRF), dont la majorité reposent sur les dotations et participations, croissent de 7% entre 2020 et 2021, après trois années atones. Le Pays et l’Etat demeurent les principaux contributeurs aux RRF : 24,10 milliards cfp ont été versés en 2021. Les ressources propres des communes telles que les redevances augmentent également et traduisent leur autonomie financière.
En parallèle la croissance des dépenses réelles de fonctionnement (DRF) s’accélère (+4% en un an) bien que le niveau des charges de personnel et des charges courantes reste contenu.
Ainsi, la capacité d’autofinancement des communes se renforce de 35%. Malgré la poursuite de la crise de la Covid-19, les collectivités parviennent à dégager 4,66 milliards cfp d’épargne brute. Ce résultat doit être cependant nuancé, puisqu’inégal entre les différents archipels.
Bien que les communes aient 1) bénéficié de nouvelles décisions financières et du renouvellement de certains dispositifs cofinancés par le Pays et l’Etat, favorables à leurs investissements et qu’elles disposent de plus 2) d’autofinancement et 3) de réserves, le volume d’investissement a été moins important au lendemain des élections municipales. Les dépenses d’investissement reculent de 15% en 2021 mais restent supérieures à 2018-2019. Au total 10,44 milliards ont été engagés par les communes.
A noter que l’exercice 2020 constituait un record. Cet opus met à nouveau en exergue l’impact de la pandémie mondiale sur les finances communales. Si elles semblent avoir absorbé les premiers chocs, les impactsd es crises successives (sanitaires, géopolitique, économique et financière) devront être analysés sur un temps plus long pour en prendre toute la mesure. Les exercices 2022 et 2023 apporteront un éclairage à mi-mandat sur les répercussions de l’inflation sur les charges de fonctionnement, le coût des investissements et la capacité des communes à optimiser leurs recettes ainsi que leurs réserves.
L’édition 2023 de l’Observatoire s’est également intéressée à l’offre de services publics des communes qui relèvent des compétences eau et assainissement. Des enjeux clés à venir pour les communes ont alors été identifiés : l’instauration nécessaire d’un pilotage stratégique et financier sur le moyen, long terme et une gestion fine de la trésorerie. Ces pilotages sont essentiels pour permettre aux communes d’investir davantage pour répondre aux besoins des usagers et aux obligations du CGCT.
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L’Agence française de développement, premier partenaire financier des communes polynésiennes, reste fortement mobilisée à leurs côtés que ce soit pour accompagner leurs politiques publiques (à travers des appuis conseils) ou pour financer leurs investissements (via le préfinancement de subvention ou via les prêts de long-terme à taux réduits).