Partout dans sa plantation, c'est le même spectacle de désolation : des plants arrachés, des gousses de vanille perdues, 90% de la production annuelle de Joël Hahe ont disparu !
Avec de la vanille commercialisée habituellement à 10 000 cfp le kilo, le préjudice est vite estimé. Son manque à gagner est de presque 3 millions cfp. "150 à 270 kg de production qui se sont volatilisés. Ce ne sont pas des amateurs, c'est une équipe bien organisée qui s'est emparée de ma production", se désole Joël.
S'agit-il d'un acte isolé ou d'un trafic parallèle de vente de l'or noir ? D'après nos informations, la vanille volée ne serait pas vendue sur place à Tahaa, mais dans d'autres îles. "S'il y a des vols, cela veut dire qu'il y a des bandes organisées, il y a une tête pensante dans ce circuit. Je pense que là c'est important de travailler sur ce problème", estime Joël Hahe.
Gardiennage
Chez sa voisine, les malfrats ont également vandalisé l'ombrière. Mais coup de chance, ils n'ont pas pu y pénétrer.
Depuis le début de l'année, pas moins de 10 exploitations ont ainsi été visitées. "Ils ont essayé, mais on a pris des dispositions...Depuis dimanche, on a mis des gardiens, donc on a des veilleurs de nuit. Ca va durer au moins jusqu'au mois d'août", constate Yolande Hahe, une exploitante.
Contacté par les propriétaires cambriolés, l'EPIC Vanille de Tahiti tente de déterminer, en contrôlant les stocks, si la vanille fraîchement arrachée est tout de suite revendue.
"Nous avons dépêché une personne pour vérifier les cartes professionnelles des grossistes de Tahaa. Nous avons tout de suite réagi quand les agriculteurs nous ont alertés, tous ceux qui ont été victimes de vols. Nous vérifions si la vanille dérobée n'a pas été vendue aux grossistes de l'île", explique Maire Maiarii, responsable de l'EPIC Vanille à Tahaa.
La parade pourrait bien venir de la carte professionnelle exigée pour les vanilliculteurs agréés par le Pays. Sans elle, impossible d'écouler de la marchandise volée sur le marché parallèle.