Vendredi 08 novembre, dans le cadre de l'examen du projet de finances 2025, l'Assemblée nationale a approuvé l'alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien proposé par le gouvernement. Mais sa durée se limite à un an et ne concerne pas les territoires ultramarins, grâce au sous-amendement de M. Colombani, député corse.
"Nous espérons que le gouvernement ne reviendra pas dessus"
"Durant l'examen du PLF (1ère partie) 2025 et après une heure de débat sur l'amendement du gouvernement (...) c'est une victoire pour les Outre-mer et la Corse car le sous-amendement vient exonérer de taxe de solidarité les vols reliant la Corse et les Outre-mers à la France continentale" écrit la députée Nicole Sanquer sur les réseaux sociaux. "Nous espérons que le gouvernement ne reviendra pas dessus puisque, pour garantir la continuité territoriale et assurer un développement économique, l'avion est indispensable pour nos territoires" ajoute-t-elle.
Cette taxe, censée alourdir d'un milliard d'euros la fiscalité du transport aérien pour des raisons budgétaires et écologiques, doit entrer en vigueur le 1er janvier 2025. Elle a été adoptée avec 99 voix pour et 78 contre, et validée pour une application d'un an seulement.
En Outre-mer, cette nouvelle mesure faisait craindre une augmentation du prix des vols entre Tahiti et Paris. De quoi pénaliser une fois de plus les territoires ultramarins qui font déjà face à la vie chère.
Ailleurs en France, un appel à la grève
Si les territoires ultramarins et notamment la Polynésie sont épargnés, la taxe sera appliquée dans le reste de la France. Concrètement, ce dispositif va relever les tarifs de la taxe sur les billets d'avion. Pour les vols en classe économique, la hausse sera de 2,60 euros par passager à 9,50 euros pour une destination européenne, de 7,50 euros à 15 euros pour les destinations intermédiaires, et de 7,50 euros à 40 euros pour les destinations lointaines, selon le rapporteur général du Budget, Charles de Courson.
C'est pourquoi le syndicat national des pilotes de ligne a appelé à une grève et un rassemblement jeudi 14 novembre devant l'Assemblée nationale, a rapporté l'AFP. Dans un communiqué commun envoyé dimanche en fin de journée, plusieurs autres syndicats du secteur - l'UNSA transport, l'UNSA PNC, la CFE-CGC FNEMA, l'UNAC, le SNPNC-FO et FEETS-FO - ont annoncé qu'ils appelaient "tous les salariés du secteur aérien à venir manifester leur désaccord avec cette taxation mortifère pour les emplois devant l'Assemblée nationale le 14 novembre". "Ce projet est une attaque sans précédent sur le secteur de l'aérien en France, ses emplois, sa compétitivité et sa pérennité", dénoncent-ils alors que de nombreux acteurs du secteur aérien se remettent à peine des effets prolongés de la période de la crise de Covid-19.
Dimanche, le ministre des Transports François Durovray a défendu cet alourdissement fiscal sur France Info : "Cette taxe, elle a à la fois une vertu de contribution au rétablissement des comptes de l'Etat, mais aussi une visée environnementale" du fait des émissions carbone de l'aviation.