PARIS 2024. Teddy Riner et Léon Marchand médaillés d'or entrent l'Histoire des JO

Léon Marchand et Teddy Riner médaillés d'or des JO de Paris 2024 entrent dans l'Histoire.
Seul au sommet de l'Olympe: Teddy Riner a décroché, ce vendredi 2 août à Paris, son troisième titre de champion olympique. Une performance inédite chez les lourds (+100 kg), il devient ainsi le judoka le plus titré de l'histoire de son sport. Le nageur Léon Marchand, visage de la délégation française lors de ces JO à domicile, a décroché lui, un quatrième sacre individuel, permettant ainsi aux Bleus de totaliser dix médailles d'or après une semaine de compétitions.

Et de quatre pour Léon Marchand ! Quelques minutes à peine après la médaille de bronze de Florent Manaudou sur 50 m nage libre, il est entré dans la piscine de La Défense, sous les acclamations d'un public en ébullition. 

Quadruple champion olympique à 22 ans

Léon Marchand, le Toulaisain de 22 ans, décroche ce vendredi 2 août, son quatrième titre des JO de Paris, en s'imposant en finale du 200 m quatre nages. Avec un chrono de 1 min 54 sec 06, et malgré la fatigue accumulée, Léon Marchand a frôlé le record du monde et a devancé le Britannique, Ducan Scott et le Chinois, Wang Shun, tenant du titre.

À domicile, le Français s'impose sans conteste comme la sensation de cette première semaine des Jeux de Paris. Il avait déjà remporté le 400 m quatre nages dimanche 28 juillet, avant de réaliser un incroyable doublé 200 m papillon-200 m brasse le mercredi suivant.

"C'est incroyable, c'était magique, vraiment Je suis très bon en terme de gestion d'énergie. J'arrive à canaliser. Tout le stade est à fond derrière moi, et je m'en sers. En quatre jours cela me permet de faire quatre médailles"

Léon Marchand, quadruple champion olympique de natation au micro de France TV


Léon Marchand est le premier Français à rejoindre ainsi, l'Est-Allemande Kristin Otto et les Américains Mark Spitz et Michael Phelps, dans le gotha des nageurs quatre fois titrés en individuel dans une même édition des Jeux.

À noter également, la qualification du Calédonien Maxime Grousset pour la finale du 100 mètres papillon, qui se déroule ce samedi 3 août. Sa dernière nage dans cette compétion des JO où il espère décrocher la médaille d'or. Le champion du monde de la discipline a un titre à défendre. S'il veut soulever les foules comme son compatriote Léon Marchand, multiple champion olympique, et brandir une médaille, le Néo-Calédonien n'aura pas le choix que de donner le maximum, voire plus, pour finir dans le trio de tête lors de la finale. "Je suis confiant. On ne peut être que confiant quand on termine deuxième d'une demi-finale", assure-t-il.

Une piscine au nom de Léon Marchand ?

Le club toulousain de la superstar de la natation française Léon Marchand, veut donner le nom de son illustre licencié à une future piscine, prévue à l'horizon 2026, a confirmé son directeur général. Tout en précisant que l'idée n'est encore qu'à un stade de "projet", le patron des Dauphins du TOEC, Michel Coloma, a confirmé à l'AFP cette information dévoilée par le quotidien régional La Dépêche du Midi.

Cette future piscine "Léon Marchand" verrait le jour, si le club parvient à ses fins, au sein du gros projet de "cité de la natation" que les Dauphins veulent faire bâtir sur l'île du Ramier, à Toulouse.

Le bassin au nom du natif de la Ville rose prendrait place sur le toit de la structure et il pourrait s'agir de l'une des trois piscines de 50 mètres de Paris 2024, qui sont démontables. "On se bat pour ça", a souligné M. Coloma. "Il faut qu'on en parle jusqu'au plus haut de l'Etat."

Léon Marchand est toujours licencié à Toulouse, même s'il s'entraîne aux Etats-Unis.

Teddy Riner : judoka légendaire 

"Fier" de son troisième titre olympique chez les lourds, Teddy Riner s'est réjoui d'être entré dans la légende du judo avec le plus beau palmarès de tous les temps.

Le Français de 35 ans, originaire de Guadeloupe, a battu en finale le champion du monde en titre, le Coréen Minjong Kim, par ippon. Outre ses trois titres individuels (2012, 2016, 2024), Riner compte également une médaille d'or olympique par équipes (2021), auxquels s'ajoutent ses onze titres de champion du monde.

Il est le judoka le plus médaillé de l'histoire des JO, avec six récompenses (quatre ors, deux bronzes).

"Ça fait plaisir de battre un certain (Tadahiro) Nomura", a-t-il dit, en référence au seul homme trois fois champion olympique comme lui (en -60 kg), mais qui n'a pas les médailles de bronze, ni l'or par équipes.

Réactions à chaud

Ci-dessous, les propos de Teddy Riner recueillis en zone mixte et en conférence de presse.

Q: Est-vous enfin le plus grand?
R: "Je sais que je suis grand... par la taille. (rire) Bien sûr que quand on te dit pendant plus de huit ans que si tu gagnes la troisième, tu rentreras dans l'histoire de ton sport, aujourd'hui, ça fait plaisir de battre un certain Nomura. Pour la France, pour moi, c'est quelque chose d'incroyable de vivre ce que j'ai vécu aujourd'hui à la maison. J'ai besoin de temps pour réaliser petit à petit, mais c'est un rêve, un vrai rêve".
                  
Q: Quel est votre secret pour avoir une telle confiance en vous?
R: "Je n'ai pas de secret de confiance, tout est dans ma préparation. Après Tokyo, j'ai changé ma façon de m'entraîner, je suis parti dans différents pays. C'est difficile quand on a une famille, mais quand on vit ce que je vis aujourd'hui, on comprend pourquoi on fait ça, pourquoi il y a des moments où on est au creux de la vague parce qu'on est fatigué. Là je suis content, parce que je sais pourquoi je l'ai fait, donc beaucoup de fierté de l'avoir fait ici, et beaucoup de fierté d'avoir gravi cette haute montagne, pour détenir le meilleur palmarès de ce sport".
                  
Q: Que rajoute cette médaille d'or à votre héritage ?
R: "Déjà ça fait un gros héritage pour la France, tous les petits judokas qui vont vouloir aussi se mettre au judo, réussir leur épopée, ça va être quelque chose d'extraordinaire, ça va être une belle aventure. Et puis maintenant c'est aussi quelque chose de mémorable pour mes enfants, pour ma famille et moi". 
                  
Q: Quand vous vous êtes allongé sur le sol après la Marseillaise, seul avec votre médaille, à quoi avez-vous pensé ? 
R: "Fierté, fierté, content d'avoir réussi cette belle étape, c'est dingue, on en rêve, on en cauchemarde, mais jamais on ne pense que ça sera de la sorte. Moi j'ai réussi, je suis content. C'est un sentiment d'accomplissement. Ça fait du bien. C'est un truc de malade. C'est un kiff. C'est... waouh !"
                  
Q: Demain (samedi) c'est l'épreuve pas équipes, vous préparez-vous à affronter le Japonais Tatsuru Saito? 
R: "On n'y est pas encore, il y a beaucoup d'équipes à battre avant de pouvoir espérer prendre le Japon en finale. On va y aller pas à pas, et si c'est Saito en finale, et bien je ferai ce qu'a fait Kim (rires) (Kim Min-jong est le judoka sud-coréen qui a éliminé Saito en demi-finale ndlr)".
                  
Q: Rendez-vous en 2028 maintenant? 
R: "Laissez-moi le temps, mais oui c'est l'objectif!"

"Il a été parfait" dixit le coach de Teddy Riner

Teddy Riner, était un peu en retrait en début de journée, par peur d'un faux pas, puis "est monté en puissance" au fur et à mesure des combats, a expliqué son coach Christian Chaumont.

"Il était le judoka, et même le sportif français, qu'on attendait ce vendredi aux Jeux olympiques, il savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur."

Christian Chaumont - coach de Teddy Riner

C'est ce qu'a précisé l'entraîneur, qui travaille depuis une vingtaine d'années avec le champion français, avant de prendre place sur la chaise de coach pendant ces Jeux.

"Il avait vu quelques-uns de ses coéquipiers perdre à quelques centimètres de l'arrivée. Là, il n'avait pas envie que ça lui arrive, donc il était prudent. Quand on est prudent, on ne produit pas le meilleur de soi-même. Il avait un peu de retenue", a poursuivi Chaumont, interrogé sur le premier combat de Riner, gagné en prolongation grâce aux pénalités infligées à son adversaire.

"Le deuxième combat, quand il a marqué, je pense que ça lui a permis de se lâcher. Au fur et à mesure de la journée, il est monté en puissance. Là, il a su redevenir lui-même, un grand champion", a-t-il dit, en référence à l'affrontement contre le vice-champion olympique Géorgien de Tokyo, Guram Tushishvili, gagné par ippon et suivi d'un moment de tension entre les deux hommes, qui a valu au Géorgien d'être exclu du tournoi olympique.

Riner a également dû gérer la pression d'être à Paris, attendu par un public en fusion et tout un pays. "Ce n'était pas évident pour lui, mais c'est quelqu'un qui sait très bien gérer le stress. C'est pour ça que c'est un très grand champion. Il a l'une de ces personnalités assez rares. Donc, il a été parfait", s'est encore réjoui le coach.

La France a récolté 33 médailles dont dix en or dès le septième jour des Jeux de Paris ce vendredi 2 août, et égale ainsi son total réalisé lors des Jeux de Tokyo en 2021.