Les drapeaux s’agitent, la tension monte car l’enjeu est de taille, une élection capitale pour la Polynésie, avec en toile de fond : Edouard Fritch le président autonomiste face à Moetai Brotherson, député indépendantiste, candidat à la présidence du Pays. Les Polynésiens vont décider du cap pour les 5 ans à venir.
"De toute façon, c'est le seul clivage qui fonctionne en Polynésie française actuellement; il n'y a pas de gauche ni de droite ici. Là il est évident que nous avons un parti indépendantiste et des partis autonomistes qui se présentent à ces élections", constate le politologue Sémir Al Wardi.
Naui Tepa, lui aussi politologue, estime que "certains [partis] devront regagner la confiance, comme le parti au pouvoir actuel, d'autres devront prouver que les Polynésiens sont "prêts à accéder à la souveraineté", et les plus petits partis devront montrer qu'ils peuvent se faire une place aussi sur la scène politique locale".
Les électeurs ont la clé
Parmi les autres partis politiques engagés dans ces élections territoriales, 2 sont autonomistes mais ne se rangeront pas forcément derrière le président du Pays s'ils accèdent au second tour. "Les autonomistes sont tellement divisés que je ne vois pas du tout la possibilité d'un rapprochement. Dans ces cas-là, mathématiquement ça avantage les indépendantistes", remarque Sémir Al Wardi.
Les électeurs seuls ont la clé. Le taux de participation était de 61% au 1er tour il y a 5 ans, lorsqu’il avait frôlé les 80% en 2004, les indépendantistes étaient alors sortis vainqueurs. "En 2004 et 2005, ce sont les indépendantistes qui ont gagné les élections. On peut dire que s'il y a un fort taux de participation, ce sera beaucoup plus dans le sens du Tavini", ajoute Sémir Al Wardi.
Un peu plus de 200 000 inscrits pour ce scrutin dans les 48 mairies de Polynésie.