C’est la première fois que Jonathan Tupea se lance dans la course aux Territoriales. Cet ancien instituteur représente le parti Heiura Les Verts pour la section 2 îles du Vent (Mahina, Hitia'a o te Ra, Taiarapu Est et Ouest, Teva i Uta, Papara, Paea). Au-delà de la couleur politique, Jonathan Tupea veut avant tout défendre les idées du développement durable. “Au 21e siècle, on ne peut plus parler de politique sans parler d’écologie” souligne-t-il. Pour atteindre l’objectif “vert”, le groupe compte investir 100 milliards Fcfp sur la mandature, quand le Pays importe actuellement "20 milliards par an d'énergie hydrocarbure" argue-t-il.
Lutter contre l’obésité
Il poursuit avec les problématiques du transport routier à Tahiti, et souhaiterait, avec son parti, développer le secteur maritime pour résoudre les problèmes de circulation sur l’île. “Parfois, c’est plus facile de venir de Moorea jusqu’à Tahiti que quand tu es à Toahotu”, relève-t-il en connaissance de cause puisqu’il a quitté il y a trois ans Tubuai pour vivre à la presqu’île.
Enfin, Jonathan aborde le thème de la santé, et notamment de l’obésité. La solution selon lui serait de taxer davantage les produits sucrés et favoriser les aliments locaux. “J’ai moi-même pesé 161 kilos, j’ai bénéficié du programme de la CPS, la sleeve…Cela m’a sauvé la vie, confie-t-il. Si on enlève l’obésité, on fait beaucoup d’économies." Pour y parvenir, il faudrait mettre de nouvelles formations de cadres en place dans le secteur primaire, conclut-il.
C’est aussi l’avis de Tepuaraurii Teriitahi du Tapura Huiraatira, qui annonce qu’elle aimerait développer l’agriculture et l’aquaculture en “réconciliant les jeunes avec l’image de l’agriculture, qui sont de plus en plus intéressés par ces filières-là, [en développant] les formations autour de l’agriculture et de la valorisation de la terre” défend-elle, en rappelant que plusieurs aides dans ce sens existent déjà.
Nicole Sanquer insiste quant à elle sur la problématique du manque de moyens qu'il faudrait absolument résoudre pour améliorer la santé des Polynésiens. “Le secteur de la santé est un secteur sinistré. (...) On souhaite créer une fonction publique hospitalière pour répondre au manque de moyens humains (...) et privilégier une politique de prévention” pose la présidente du A Here ia Porinetia.
Couper les dépenses du gouvernement...
Mais Nicole Sanquer, comme Tepuaraurii Teriitahi, s’exprime davantage au sujet de l’inflation. La première n’hésite pas à remettre en question les décisions du gouvernement actuel et souhaiterait “proposer un collectif budgétaire pour diminuer les dépenses publiques. On voudrait couper les dépenses du gouvernement qui coûtent énormément aux citoyens” affirme Nicole Sanquer, c’est d’ailleurs dans ce but qu’elle a intégré à son programme la diminution du nombre de représentants à l’assemblée territoriale.
Le présidente du A Here ia Porinetia s’interroge “on demande des efforts à la population et on voit des tournées gouvernementales à plus de 60 millions…Tous les tamaraa à la présidence, c’est plus de 180 millions par an !”
Et la TVA sociale ?
Son “projet de changement” passe également par la suppression de la TVA sociale pour lutter contre la vie chère, quand Tepuaraurii Teriitahi annonce fermement vouloir maintenir cette taxe.
Pour la tête de liste du parti rouge, la TVA sociale n’est pas la cause de l’inflation. “On nous fait beaucoup de reproches. (...) Au supermarché, une jeune fille m’a lancé « à quoi ça sert cette TVA sociale ? » (...) Eh bien je lui réponds qu’elle sert à financer le moni ru’au par exemple qui n’a jamais été suspendue grâce à cette TVA. (...) Même si on enlève cette TVA sociale, les prix ne baisseront pas pour autant ” explique Tepuaraurii Teriitahi. Au contraire, la taxe “répond à une urgence, une baisse d’emploi qui a creusé un trou dans les caisses de la CPS.” L’emploi qui semble aller beaucoup mieux aujourd’hui, annonce l’élu, avec 71 000 salariés inscrits à la CPS.
À deux semaines du premier tour, Tepuaraurii Teriitahi dit “entendre la population, quand elle nous dit que la vie est chère” en rallongeant la liste des PPN et joue la carte de “l’expérience politique” et de la “proximité.”