Territoriales : les règles de l'arithmétique électorale

Dès la fermeture des bureaux, le dépouillement commence.
Dans six semaines, premier moment de vérité avec le premier tour. Les électeurs vont voter pour élire les représentants à l'assemblée de Polynésie. À plusieurs reprises, les modalités du scrutin ont été changées. Aujourd'hui, c'est un scrutin à la proportionnelle avec une prime majoritaire. Autant dire que la première liste aura une tranquillité arithmétique.

Une élection, c'est un bilan et un programme mais il y a aussi une donnée essentielle : la loi électorale. Pour ce qui concerne les Territoriales, deux critères sont à prendre en compte. D'abord, un critère géographique : il y a huit sections et chacune a un nombre de sièges déterminés, il y a aussi une prime majoritaire, un tiers des sièges est attribué à la liste qui a obtenu le plus de voix en Polynésie. 

"On peut imaginer : quelqu'un qui a 60% dans une section, si jamais la liste à l'échelle de la Polynésie n'a pas gagné, il n'aura rien, si il n'a que 3% mais que sa liste a gagné au niveau de la Polynésie il aura un siège. Le vainqueur s'en sort avec un tiers des sièges assurés plus les sièges qu'il aura dans le partage, on peut imaginer qu'il tournera entre 35, 36, 37 sièges sur 57, ce qui est énorme. Ce mode de scrutin vu que c'est une prime majoritaire favorise exactement le gagnant", explique Sémir Al-Wardi, professeur de sciences politiques à l'UPF. 

Le deuxième critère, donc, c'est de l'arithmétique. Au premier tour, il faut plus de 50% pour gagner, au second, peu importe le pourcentage, le premier est le vainqueur. Mais pour se qualifier, il faut un minimum requis : 12,5% des voix, en dessous, c'est la fin de la compétition. Vu la multiplication des listes, tous les scenarii sont possibles. 

"On peut se retrouver avec deux grands partis, avec le clivage autonomiste, indépendantiste, on peut se retrouver avec deux partis autonomistes et le parti indépendantiste. Alors, il est évident qu'une fois qu'on est au second tour si on est dans une triangulaire, les partis politiques, les listes qui sont du même bord, pour pas qu'il y ait émiettement de voix, ont intérêt à se mettre d'accord. Mais vu la situation actuelle, ce n'est pas gagné", analyse le politologue. Pour être complet, un seuil de 5% existe. un seuil qui permet aux listes de fusionner entre les deux tours. 

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