Vers une union autonomiste, Moetai Brotherson n'y "croit pas un seul instant"

Moetai Brotherson, invité plateau du 9 janvier 2024.
Des discussions sont engagées entre les représentants des partis autonomistes : Teva Rohfritsch, Edouard Fritch et Gaston Flosse. Objectif recherché : retrouver la confiance des Polynésiens pour revenir au pouvoir. Le président du parti orange va même plus loin en évoquant une fusion. Ont-ils tous réellement enterré la hache de guerre ? Les électeurs auront le dernier mot.

Une plateforme autonomiste comme envisagée en avril 2023, c'est une utopie un peu trop récurrente pour certains. "L'histoire nous a montré que ni les autonomistes ni les indépendantistes ne savaient rester unis. Donc je ne vois pas quelle est la plateforme qui pourrait exister qui tiendrait sur la durée !" répond un passant. Un autre au contraire préfère y croire sur la base du fameux "l'union fait la force".

Si les pourparlers entre Teva Rohfritsch et les leaders des deux partis autonomistes historiques sont en cours, rien n’est engagé pour les verts de A Here Ia Porinetia, ouverts à toutes discussions, mais prudents sur les notions de statut. "À ce jour nous n'avons pas été contactés. Par contre je sais que l'on travaille de manière constructive à l'assemblée. Maintenant, sur une plateforme autonomiste...sur quelle base ?" lance Nuihau Laurey.

Bataille de pouvoir...et d'égo

Pour en savoir plus, il faut interroger Gaston Flosse. En discussion avec Edouard Fritch, le président du Amuitahiraa ne parle plus d’alliance mais annonce une fusion autonomiste : "nous acceptons la fusion bien que cela nous fasse mal au coeur. C'est la solution la plus raisonnable pour revenir au pouvoir aux prochaines élections (...). Nous devons nous entendre ensemble pour désigner le président du nouveau parti. Et évidemment ce sera la difficulté de l'opération", exprime le vieux Lion.

Un nouveau parti dirigé par un seul président, c’est dire si les débats s’annoncent houleux... G.Flosse se veut rassurant : aucun chef des quatre formations autonomistes en présence ne sera président. Il faudra également s’entendre sur le statut : pays associé, souverain, ou autonome ? Les égos des élus devraient être mis à rude épreuve lors des prochaines rencontres. 

Interrogé sur notre plateau le 9 janvier, Moetai Brotherson, lui, n'y croit pas vraiment, "même ceux qui essaient vainement le radeau de la méduse pour la cinquième ou sixième fois. Donc non, je n'y crois pas un seul instant. L'objectif, c'est de revenir au pouvoir, c'est ce qui les intéresse" répond calmement le président.