« En pleine mer » ou l’histoire de trois naufragés face à un choix cornélien : définir lequel sera mangé par les deux autres. Déjà jouée en 1976 et en 2000, la pièce traite d’un sujet aussi universel que d’actualité : la lutte des classes.
"On est en plein dans le théâtre de l'absurde, on ne sait pas pourquoi ils sont là. Ils n'ont pas de noms, on les appelle le "gros", le "moyen" et "le petit". En réalité, on est dans justement la métaphore de cette société d'une époque et d'aujourd'hui aussi. C'est pour cela que la jouer aujourd'hui, c'est quelque chose d'intemporel.", explique Moana'ura Tehei'ura, metteur en scène.
À la découverte de nouveaux talents
Moana'ura écoute attentivement les candidats. Il espère découvrir de nouveaux talents. Matarii, arrivé là un peu par hasard, a l’habitude de s’exprimer en public. "Il y a une petite appréciation mais c'est plutôt au niveau du texte, après le reste ça va venir tout seul. J'ai déjà fait du théâtre auparavant quand j'étais jeune mais quand on prend de l'âge il faut reprendre de l'assurance", confie le candidat.
Tangitoa ne connaissait pas la pièce mais en tant qu’animateur culturel, il s’intéresse à Henri Hiro. "Je sais qu’Henri Hiro est une personne qui a fait beaucoup dans la culture de la Polynésie. C'est pour ça que je me suis inscrit". Tuarii Tracqui, ne ratera pas l’occasion de prouver son amour pour le théâtre, pour la langue tahitienne et pour la légende Hiro. Il est déjà engagé et jouera le petit personnage.
"On ne va pas dire que le Heiva fait toute la culture, il y aussi d'autre art où la culture maohi peut s'exprimer, le théâtre notamment"
Moana'ura Tehei'ura - metteur en scène
"I Tai " est une prise de conscience de la société polynésienne à l’époque du CEP, d’où l’importance de jouer la pièce pour son metteur en scène. "On est plein boom économique avec l'arrivée de la modernisation, les télévisions, les frigidaires... Tout ce qui est matériel. C'est une belle réflexion qui est amenée, une réflexion qui va être encore valable en 2024.", explique Moana'ura Tehei'ura pour qui c'est un honneur de mettre en scène une pièce d'Henri Hiro. "On ne va pas dire que le Heiva fait toute la culture, il y a aussi d'autre art où la culture maohi peut s'exprimer, le théâtre notamment", ajoute-t-il.
Entièrement en langue tahitienne I Tai sera jouée en septembre, les répétitions débuteront d’ici un mois.