Tony Estanguet surveille de très près ce qui se passe en Polynésie. Le président du comité d'organisation des jeux olympiques a lui aussi été témoin sur les réseaux sociaux de l'incident de la barge qui a endommagé des coraux et le "regrette profondément". Il assure par ailleurs que préserver Teahupoo est une priorité absolue pour Paris 2024, animé par "la qualité de cet endroit, de cette vague mythique", qui reste le spot privilégié pour le moment.
Implanter la nouvelle tour autrement
Tony Estanguet confirme ainsi les propos tenus par la ministre des Sports Nahema Temarii lundi dernier : la tour allégée reste mais avec des techniques d'implantation revues pour éviter à tout prix de dégrader la biodiversité du lieu. "Un premier test a été entrepris par l'entreprise retenue pour faire les travaux de cette nouvelle tour. Ce test ne s'est pas bien déroulé. Des coraux ont été endommagés et on le regrette profondément. Les travaux ont été immédiatement arrêtés. Et aujourd'hui, avec le gouvernement polynésien, on essaie de trouver de nouvelles solutions techniques pour réaliser ces travaux tout en respectant l'environnement" précise Tony Estanguet.
Les défenseurs de Teahupoo continuent de s'opposer au projet de la tour tandis que le gouvernement local travaille activement sur de "nouvelles techniques" avec la même tour, soutenu par Paris 2024. "J'ai toute confiance dans les autorités locales et l'entreprise qui est en train d'imaginer des adaptations pour que cette barge puisse accéder au site sans dégrader les coraux et puisse réaliser les travaux dans de meilleures conditions. On doit accompgner cette nouvelle solution, lui laisser sa chance, il y a une expertise réelle sur le terrain" explique Tony Estanguet.
Quid de l'avenir du surf à Teahupoo
Le président du COJO insiste : l'installation d'une nouvelle tour des juges est même indispensable pour toutes les compétitions de surf à venir. "Chaque année est organisée au même endroit une compétition qui utilise une tour pour les juges, et le point de départ de toute cette histoire c'est que cette fameuse tour est non conforme pour des raisons de sécurité, et donc à partir de là, le gouvernement polynésien a souhaité (...) remplacer cette tour, pour être homologuée (...). Ce qui se joue aussi, c'est l'avenir du surf : à partir du moment où cette tour des juges ne peut plus être utilisée, il faut trouver une solution pour garantir la pérennité des compétitions de surf au-delà des jeux olympiques" affirme le président. Pour les associations, c'est plutôt la tour qui risque d'anéantir l'avenir du spot... Les arguments fusent de tous les côtés.
Désormais il faut trouver le bon consensus et surtout, poursuivre le dialogue. "Il y a ce partenariat très fort localement, avec le gouvernement et la communauté sportive. Il y a un dialogue, on est à l'écoute, on entend ces préoccupations qui sont légitimes. Plus que tout, on veut préserver cet endroit, le valoriser et faire en sorte que la Polynésie française puisse briller à l'occasion de ces jeux et être mise en avant avec fierté lors de ces jeux tout en respetcant ce teritoire. C'est cet équilibre là qu'il faut construire ensemble, et continuer dans un esprit de dialogue. Sur la conduite des travaux, ce sont les autorités et l'entreprise locales qui les conduit. Paris 2024 est en soutien. On travaille main dans la main pour adapter le projet et réussir ensemble" défend-il.
Interrogée par l'AFP, la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra, a elle aussi émis des regrets quant au test qui a échoué le 1er décembre dernier en expliquant qu'il n'avait pas "été bien préparé" et a exclu l'hypothèse d'un plan B de déplacer l'épreuve.
Dans le même temps, la commune hexagonale de Lacanau et le site de La Torche se disent "prêts" à accueillir l'épreuve de surf, si elle ne pouvait pas se tenir à Tahiti.
Tony Estanguet est au micro de nos confrères d'Outre-mer La 1ère, L. Otvas / D. Rouseau-Kaplan et N. Coisman G Mazaniello :