Dans un communiqué publié mardi soir, l'association internationale de surf, ISA, prend position dans le débat qui semble sans fin et "salue" la décision du gouvernement polynésien de suspendre les essais et les travaux en vue de l'épreuve de surf des Jeux Olympiques 2024, à Teahupoo. La fédération se dit "attristée et surprise" de voir que les derniers tests réalisés avec la barge vendredi dernier, ont conduit à endommager le corail. La justice a d'ailleurs ouvert une enquête, confiée à l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique.
"Depuis le début du processus olympique de surf en Polynésie française, l'ISA a toujours insisté sur le fait que la protection du site naturel de Teahupo'o était une priorité."
En tant que fédération internationale, l'ISA est responsable des compétitions olympiques de surf. Elle précise qu'elle « travaille avec toutes les parties afin de trouver un accord commun pour que la compétition puisse se dérouler tout en protégeant l'environnement naturel local ».
Lacanau et La Torche se disent "prêtes"
Dans le même temps, alors que tout est suspendu et que Tony Estanguet, président du comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, a reporté sa venue en Polynésie, la commune de Lacanau dans les Landes et le site de La Torche en Bretagne, eux, se manifestent. Candidats déçus de l'accueil de l'épreuve de surf, ils ont déclaré à l'AFP être "prêts" à recevoir l'évènement, s'il ne peut pas être organisé à Tahiti. « On a continué à travailler tranquillement et aujourd'hui, si on fait appel à nous, on sera bien sûr heureux d'accueillir les épreuves de surf des JO, a déclaré à l'AFP Laurent Peyrondet, le maire de Lacanau. Depuis l'été dernier, il y a eu quelques articles de presse faisant état de difficultés, en particulier des difficultés à intervenir sur le site. On est donc restés en veille. »
Même son de cloche côté breton. « Si on nous sollicite, on ne dira pas non, avance Stéphane Le Doaré, maire de Pont-l'Abbé et président de la communauté de communes du Pays Bigouden Sud, en charge du site de La Torche. Pour l'instant, on ne nous a pas sollicités, mais on a l'habitude de recevoir des compétitions et d'installer des infrastructures temporaires. On a des vagues moyennes en été, mais surfables par tout le monde. Il faut qu'on le sache rapidement, avant la fin de l'année. Car ça suppose un minimum de gestion, d'organisation. »
Pour l'heure, le gouvernement comme le comité olympique continuent de travailler à une solution technique. Si la tour ne pouvait pas être construite pour les Jeux Olympiques, cela remettrait également en question l'étape du circuit pro WSL, l'ancienne tour en bois n'étant plus conforme. "Aujourd'hui, on a cassé du corail, demain, si on utilise ces anciens dispositifs, ce sont des vies qu'on met potentiellement en danger, je ne prendrai pas cette responsabilité," avait déclaré le président Moetai Brotherson à nos confrères de TNTV.