Trafic d'ice par la poste : les prévenus jugés

Entre juillet et novembre 2019, les commanditaires du trafic tentent de faire passer une cinquantaine d'enveloppes, contenant 10 à 20 grammes d'ice chacune, par voie postale depuis les États-Unis. L'affaire a été jugée le 14 février, trois ans après les faits.

Violences et menaces

L'un des accusés est absent mais les cinq autres prévenus sont entendus toute la matinée. Agés entre 40 et 60 ans, ils sont presque tous consommateurs, hormis le cousin de l'un des trafiquants qui s'est laissé embarqué dans l'histoire sans le vouloir, témoigne-t-il à la barre.

La tête de réseau s'associe avec deux employés de L'OPT. D'après leurs avocats, ces derniers auraient été impliqués dans ce trafic "sous la contrainte et la menace. Et d’ailleurs le procureur et le juge d’instruction ont bien tenu compte de ces faits de violences et de menaces verbales dont il a été l’objet (...). Il est simplement suivi pour usage, ce qu’il n’a jamais contesté et il a expliqué pourquoi il a fumé de l’ice et aujourd’hui il s’en est sorti", affirme maître Stanley Cross, avocat du postier prévenu. 

Les expéditeurs sont rapidement identifiés grâce aux empreintes laissées sur les enveloppes. Puis, la marchandise disparaît et la violence s'en mêle : qui dilapide la drogue ? Les deux employés de l’OPT sont accusés. Mais c'est en fait la douane qui, depuis le début, intercepte le courrier - 43 enveloppes au total, pour près de 700 grammes d'ice.

Peines

Les deux postiers, accusés de complicité, ont été licenciés. Parmi eux, Eric Deane, présent au procès en tant que victime. Le fléau ice lui a tout pris : "c’est quelqu’un qui n’avait rien demandé et qui a tout perdu. Il a perdu son travail, son nom a été mis en place publique où il a été présenté comme un trafiquant de drogue" pose son avocat, maître Teremoana Hellec. “Donc c’est important qu’il puisse redire qu’il n’est que la victime”, poursuit l'avocat. Et c'est chose fait puisqu'aujourd'hui, l'ancien rameur professionnel a été blanchi.

La tête de réseau, son bras droit et un autre prévenu ont été condamnés à trois ans de prison, dont deux avec sursis probatoire. Deux autres ont reçu une peine de deux ans de prison dont un avec sursis probatoire. Le postier, client de maître Cross, a quant à lui été condamné à trois mois de prison avec sursis. 

Trois des prévenus ont également été sanctionnés d'une amende solidaire de 30 millions xpf.

Dans ce genre d'affaire, les peines peuvent aller jusqu'à 20 ans de prison, en cas de récidive.