Transport aérien : pourquoi les prix s'envolent

Le prix des billets d'avion est montré du doigt dans l'avis de l'Autorité Polynésienne de la Concurrence. Taxes, carburant et frais d'escale représentent 40% des dépenses pour les compagnies aériennes, mais selon l'APC, celles-ci s'organiseraient pour que les tarifs restent élevés... 
D'après le rapport de l'Autorité Polynésienne de la Concurrence, les compagnies aériennes créeraient de façon artificielle une "rareté de l'offre de sièges". 

Premier constat : les compagnies aériennes n’ont pas ou très peu répercuté la baisse du prix du carburant sur leurs tarifs. Pour preuve selon l’ISPF: les cours du kérosène ont diminué de près de 40 % en 2015, ceux du transport aérien international de 4 % .
L’Autorité Polynésienne de la Concurrence, qui prend pour mesure le salaire moyen, indique qu’en trois ans le prix d’un billet Papeete-Paris est passé de 2,2 semaines de salaire moyen à 3 semaines. Pendant ce temps, l’aller-retour sur les lignes reliant l’Australie à Londres s'est effondré, passant de 1,4 à 1,1 semaine de salaire moyen…

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Des tarifs élevés expliqués par le "Yield management", c'est--dire l’optimisation du rendement. En clair, moins les compagnies ont de sièges à proposer, plus c’est cher. Ainsi, par exemple, lorsque la demande est forte de la part des consommateurs, comme en haute saison, l’offre en sièges tend à se raréfier, permettant la pratique de prix plus élevés. A l’inverse, lorsque que la demande est faible, l’augmentation des prix reste limitée. Les compagnies auraient donc, selon l’Autorité de la Concurrence, tout intérêt à exploiter ce phénomène de rareté pour optimiser leurs revenus.

Et l’on comprend un peu mieux pourquoi l’arrivée de French bee, avec une offre de sièges en forte augmentation, fait baisser de façon substantielle les tarifs. Une offre qui devrait d’ailleurs s’étoffer un peu plus encore, avec la desserte de United Airlines prévue en fin d’année...

Michel Monvoisin, PDG d’Air Tahiti Nui