"Un crime contre la nature" : à Raiatea, le centre d'enfouissement technique de Faaroa ne fait pas l'unanimité

Le CET devrait voir le jour dans la vallée de Faaroa.
Les membres de l'association Vaiava ne veulent pas d'un centre d'enfouissement technique à Faaroa, pour des raisons environnementales et touristiques. Ils s'opposent à la décision du Pays, propriétaire du terrain sur lequel le projet devrait voir le jour.

"On est en train de faire un crime contre la nature et contre l'histoire de la Polynésie en installant ce CET" accuse Jacques Guillots, membre de l'association Vaiava. Le ton est donné et la colère gronde contre le projet de centre d'enfouissement technique dont le permis de construire date du 20 octobre 2023. "Malheureusement, il y a de fortes chances que ce projet voit le jour puisque le territoire est prêt à financer 70% sur le milliard xpf. Le projet est bien dans les tuyaux, le permis de construire est là. Nous, on essaie de faire entendre la voix de la raison" poursuit Jacques Guillots. 

Ce CET permettrait pourtant de remédier au problème de la décharge saturée de Uturoa. Mais pour Heinui Teahui, guide touristique, il est impensable d'imaginer la vallée remplie de déchets. Au-delà de la préservation du site naturel, il voit déjà les touristes fuir les lieux à cause de l'odeur et des mouches. "C'est surtout par rapport à l'image de Raiatea, de la vallée de Faaroa, de ses contes et légendes. Et par rapport aussi au marae Taputapuatea qui est à cinq minutes à vol d'oiseau" souligne le guide.

Les opposants au projet du CET de Faaroa.

Milko Manarani, gérant d'une entreprise de recyclage depuis six ans, s'est rapproché du gouvernement pour envisager une solution alternative. Elle est restée sans réponse. "Le nouvel objectif c'est de réduire ces gaz à effets de serre ici en 2030, de 30 à 50%. Même l'État français, Macron, accepte. Aujourd'hui, il ne veut plus de centre d'enfouissement. C'est sur le recyclage... Il faut qu'en 2030, on atteigne entre 95 à 100% sur le recyclage de tous nos déchets" lance Milko. 

L'association Vaiava appelle le Gouvernement à davantage de considération et compte s'exprimer lors d'une réunion publique qui se tient ce soir à la mairie de Vaiaau.