Six jours après le séisme meurtrier qui a frappé la Turquie et la Syrie, la situation est toujours aussi chaotique. Le bilan s'élève ce dimanche à 33 179 morts, dont 29 605 dans le sud de la Turquie, selon l'Afad, l'organisme public turc de gestion des catastrophes...mais l'ONU révèle que le bilan pourrait bien doubler dans les prochains jours.
En Polynésie, la communauté turque, qui compte une vingtaine de ressortissants, suit de près l'actualité et lance un appel au gouvernement local pour faciliter le transfert de fonds en faveur des sinistrés.
Témoignages
Tous les jours, Ceylan et son épouse suivent l’évolution des secours sur les chaines télévisées turques. "On suit ça depuis lundi. C'est arrivé à 4h17 du matin là-bas donc 16h17 ici. C'est historique puisqu'il y a eu deux tremblements de terre." Pour ce couple installé en Polynésie depuis 2019, l’aide financière reste un recours, même si l’opération est compliquée, "parce-que les organisations qui ramassent les dons ne veulent pas faire le transfert d'argent en Turquie, je ne sais pas pourquoi. Le problème, c'est de faire envoyer l'argent en Turquie."
Michel, entrepreneur depuis 28 ans en Polynésie, très actif pour sa communauté, a encore de la famille là-bas. Il tente lui aussi de transférer des fonds pour son pays natal, malgré les difficultés d’ordre bancaire. Il reste en contact avec un médecin généraliste de Faaa, actuellement bloqué à l’est du pays. À l’avenir, Michel espère monter une association en tant que consul honoraire de Turquie en Polynésie.
Solidarité internationale
La zone sinistrée représente près de 13 millions d’habitants. L’aide humanitaire s’organise tant bien que mal à l’international.
La Turquie et la Grèce ont mis en sourdine leur rivalité historique, avivée par des conflits territoriaux, économiques et migratoires, au profit de la solidarité.
En Turquie, l'effondrement brutal de bâtiments, qui trahit leur médiocre construction et n'a laissé pratiquement aucune chance à leurs résidents, suscite la colère. Les médias turcs ont annoncé l'arrestation d'une douzaine d'entrepreneurs du secteur du bâtiment dans le sud du pays. D'autres interpellations sont attendues.