11 tonnes de gaz à effet de serre : c'est l'empreinte carbone d’un Polynésien...aussi élevée qu’en Métropole et surtout, supérieure à la moyenne mondiale. 60% de ces gaz à effet de serre sont émis par les importations (bateau et avion). Les 40 autres sont dus aux transports, aux déchets et aux énergies fossiles.
Une constatation alarmante d'autant que les îles du Pacifique sont les premières impactées par la montée des eaux...l’avenir doit passer par la résilience et la sobriété énergétique, disent les experts du GIEC et c'est aussi la philosophie de vie de Jason Man, président de l'association Te Motu. Il organise aujourd'hui une marche pour le climat afin de "rappeler un peu à la population et aux politiques qu'on est en train de vivre une crise climatique. Il est urgent de régir très très rapidement."
Demande d'entretien avec le président du Pays
La marche prend finalement la forme d'un sit-in, faute d'autorisation pour occuper la route. Qu'importe, pour Jason ce qui compte c'est de "se rassembler pour montrer qu'on est plusieurs citoyens à s'inquiéter de ça. On aimerait interpeller les pouvoirs publiques et politiques."
Il tente d'éveiller les consciences depuis plusieurs années déjà. Car la planète se réchauffe sous nos yeux avec des effets potentiellement irrémédiables d'ici deux ans, selon le dernier rapport du GIEC en 2022. Le militant écologiste du Fenua a d'ores et déjà demandé à rencontrer le président du Pays Moetai Brotherson, sans suite pour l'instant. Jason compte bien renouveler la demande.
En attendant, il faura donc se contenter de ce rassemblement, qui permet malgré tout de "discuter avec la centaine de personnes présentes de ce qu'on peut faire, les sensibiliser, les informer et s'organiser collectivement pour mettre en place des actions" dit le jeune homme. Parmi les points à améliorer selon lui : l'éternelle question des transports en commun, la production de déchets et l'alimentation. Lui-même pratique la permaculture et possède une petite plantation "manger local, ça joue beaucoup ! Mais on peut vite atteindre les limites si on n'a pas les moyens. C'est là aussi où on interpelle les politiques pour qu'ils créent un cadre dans lequel les choix écologiques soient plus simples, au niveau de la production locale et des transports en commun" expose-t-il.
Des efforts ont déjà été entrepris par la Polynésie, mais pour le militant écologiste, il y a encore du chemin...