Un Tahitien dans le globe de la mort : « Tu as la tête qui tourne et il faut rester synchro »

Kauilani Tom Sing Vien, 24 ans, est en quelque sorte un pionnier dans le domaine de la moto en Polynésie. Ce jeune pratiquant de motocross de 24 ans originaire du quartier Mahaena de Hitiaa o te ra pratique ce sport en compétition depuis presque toujours. Il a commencé à l'âge de 8 ans sur le site de Vaitarua. C'est d'ailleurs en à l'issue d'une de ces compétitions, que Bruno, le patron du cirque de Samoa, est venu le voir en personne. « ll m'avait laissé sa carte, j'avais accepté par politesse, sans intention d'aller plus loin, se rappelle Kauilani ». Mais une semaine après, le cinquième motard du cirque ne sera pas disponible. Le patron est bien décidé à recruter le jeune homme. Il passe cette fois par la fédération polynésienne, qui convainc finalement ce dernier.

Une préparation courte mais suffisante  

S'en suivent 9 jours de préparation, à raison d'une heure d'entraînement par jour. Kauilani apprend à piloter son engin dans le globe de la mort, il apprend aussi à connaître les artistes du cirque de Samoa. Dans l'équipe, pas tous sont d'Océanie. Il y a des personnes qui viennent de Colombie, d'Argentine, ou encore du Vietnam. « Le cirque, c'est comme une grande famille, constate Kauilani. Tout le monde essaie de prendre soin l'un de l'autre et c'est convivial. C'est comme dans les films. Les Samoans, ils ressemblent à des Tahitiens, ils s'habillent à peu près comme nous. Ils écoutent les mêmes musiques. Il y a juste ceux qui sont de Colombie et du Vietnam qui sont différents ».     

« Beaucoup de stress », pour cette première 

Les entraînements s'enchaînent et s'intensifient. Vient le moment de répéter le clou du spectacle : le passage des cinq motos dans le globe. « C'est la seule fois où j'ai eu peur. Il fallait être synchro avec les autres motards pour éviter de se rentrer dedans. Eux ça fait plusieurs années qu'ils font ça. Il y a aussi la communication qui complique les choses. Dans l'équipe de motards, il y en a trois qui parlent anglais et un qui parle « franglais », on va dire. C'était une difficulté en plus ».   

C'est hier soir, lundi 23 décembre, que la première représentation a eu lieu. Pour Kauilani, la pression est maximale ; c'est sa représentation qui clôture la soirée. La soirée la plus difficile, c'est sans doute la première. « Pour moi le globe de la mort c'est plus dangereux que le motocross, confie-t-il. Le fait de tourner en rond, tu as la tête qui tourne. En plus de ça, il faut rester synchronisé ». Mais après avoir appris le tour en un temps record, il réussit première soirée. « Tout s'est bien passé comme il fallait. J'ai ressenti beaucoup de stress, mais une fois qu'on a commencé à rouler c'est devenu normal pour moi. »  

Kauilani entame une période de représentations intenses. Le cirque propose son spectacle tous les soirs sauf le lundi. Quant à notre pilote tahitien du cirque de Samoa, il ne prévoit pas de carrière dans le cirque, mais plutôt de reprendre ses entrainements habituels pour les championnats de motocross, à partir de l'année prochaine.