Va'a ou tennis de table : Allgower, l'athlète paralympique tout-terrain

Allgower, un athlète hors normes.
C'est un champion comme on n'en voit peu. Allgower Maruae est médaillé d'or au championnat du monde de va'a paralympique mais le trentenaire s'attaque également au tennis de table. Un véritable athlète qui a su relever tous les défis que la vie a mis en travers de sa route, pour aller au plus haut niveau.

Il n’a qu’un appui sûr, car Allgower est né avec une jambe en moins. Il a également une main malformée. Mais cela ne l’a pas empêché de parvenir au plus haut niveau sportif. Récemment champion du monde de va’a paralympique, il brille également au tennis de table. Sa dernière performance : médaille de bronze aux jeux du pacifiques en 2019. Il vise désormais la médaille d’or. 

Athlète de haut niveau depuis quelques années, Allgower a su dompter son handicap. "C'est facile d'entraîner Allgower parce que c'est un vrai athlète, il est athlétique, il a l'habitude du sport. C'est facile de lui proposer des exercices auxquels il va s'adapter", analyse Alizé Belrose, directeur technique de la fédération tahitienne de tennis de table.

En va'a ou en tennis de table, Allgower (à droite de l'image) a la main.

Travailler les services pour gêner ses adversaires et placer la balle à des endroits difficiles à jouer, tel est son objectif aujourd’hui. 
Le sport, c’est tous les jours après le travail. Une véritable addiction positive. "C'est un moyen de me sentir libre, et moins handicapé on va dire", lâche Allgower Maruae, athlète paralympique.
Sa femme l’accompagne autant lors des entraînements de va’a que pour le tennis de table. "Je suis fière de lui, il a toujours apporté un soutien dans la famille", reconnaît 
Malyana Maruae.

Depuis 12 ans, Allgower travaille pour un fabricant de prothèses orthopédiques. Ici, également, il s’est révélé très compétent et social. "Le fait de travailler ici et de préparer du matériel pour des personnes en situation de handicap, je me suis aperçu qu'il y en avait quand même beaucoup sur le territoire. Du coup, j'ai eu beaucoup plus confiance en moi", dit-il.

C’est un employé très apprécié. L’un des rares à maîtriser cette machine dernier cri. "Je pense que dès le plus jeune âge il a été habitué à relever des défis, des difficultés que n'avaient pas d'autres personnes, et relever des défis dans l'entreprise c'est quelque chose qu'Allgower fait régulièrement. Et c'est sûrement une force issue de son handicap", constate François de Coq, orthoprothésiste et directeur général de Star Orthopédie.

Son métier est de créer des prothèses orthopédiques.

Allgower passe actuellement ses derniers mois dans l’entreprise où il a débuté. Car il vient de réussir un concours de la fonction publique. Concernant le tennis de table, il espère également changer de place pour prendre la tête du classement, lors des Jeux du Pacifique, le mois prochain. 

Le reportage de Nicolas Suire :

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