Vie chère : le quotidien difficile des familles modestes

Vairea fait toujours attention aux prix quand elle fait ses courses.
Un début d'année morose pour certaines familles aux revenus modestes. L'inflation ne semble pas s’atténuer et le pouvoir d’achat ne s’améliore pas. Les fins du mois sont souvent difficiles, notamment pour Vairea Teore qui habite Mahina. Sa solution : pêcher et comparer les prix chez les commerçants. Une habitude prise pour survivre.

Depuis sa naissance, Vairea vit dans cette maison de Mahina avec sa famille. Employée en CDD, cette animatrice de garderie organise son quotidien comme elle peut. 90% du budget va dans l’alimentaire. "On vit ici à 9 avec mon mari et nos 4 enfants, avec un de mes petits frères, ma grande soeur et mon neveu. On a de faibles revenus. Par exemple, je gagne 20 000 cfp par semaine. Du coup, le vendredi soir ou le samedi matin, on va faire des courses pour la semaine. On ne vit pas au jour le jour, mais semaine à la semaine", dit avec le sourire Vairea.

Dans sa maison sans électricité, 9 personnes y vivent.

Sans électricité depuis un an, seuls quelques panneaux solaires assurent le strict nécessaire. Le frigo sert désormais de placard pour sa soeur ! Le bord de mer facilite la pêche de temps en temps. Mais quand il faut faire les courses c’est le casse-tête. Il s’agit de trouver les meilleurs prix, alors Vairea n’hésite pas à faire plusieurs magasins. "Pâte à tartiner 1er prix", insiste la mère de famille. 

La suppression de la tva sociale ne semble pas avoir eu des répercussions sur les prix. Pour Vairea il n’y a pas de petites économies : un franc est un franc. "Je compare beaucoup les prix, essentiellement on passe aux premiers prix. Le riz par exemple, c'est Sun Long, c'est le classique, c'est premier prix surtout. Pareil pour les pâtes, la purée, la soupe", explique Vairea.

Malgré plusieurs aides du Pays dont elle a bénéficié, Vairea espère pouvoir abandonner les CDD et trouver un emploi plus stable. 

Le reportage de Caroline Farhi :

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