Le projet verra t-il enfin le jour, après de multiples rebondissements ? "Nous sommes très préoccupés de finaliser enfin cette opération", insiste le ministre des Grands Travaux, René Temeharo.
Version René Temeharo
Les ambitions du gouvernement sont revues à la baisse, très à la baisse. "Je pense que les deux années de Covid nous ont quand même interpellés sur notre vision des choses d'un développement durable", précise René Temeharo. Car aujourd'hui, c'est bien lui qui pilote le nouveau projet du village tahitien. Il en a hérité à la fin de l'année 2020, après le dernier remaniement ministériel.
450 000 m3 de remblais, au lieu de 3,5 millions initialement, de quoi limiter l'impact environnemental, "c'est un peu comme Toàta" précise le ministre. La zone prioritaire d'aménagement du territoire, la ZPADT, est également réduite à 44 hectares au lieu de 60. La durée des baux ont également été augmenté après avoir modifier la règlementation en avril dernier. Le pays propose désormais des baux privés à 99 ans au lieu de 35 auparavant. Six lots sont destinés à des structures hôtelières, qui devraient pouvoir offrir "a minima" 800 clés. Le coût de ces constructions est estimé à 50 milliards cfp, soit la moitié de ce que représentait la précédente version du projet.
Je pense que les deux années de Covid nous ont quand même interpellés sur notre vision des choses d'un développement durable et surtout sur l'impact sur l'environnement. De 3,5 millions 3 de remblais on est passé à 450 000 m3, je pense que c'est à l'échelle d'un développement de la Polynésie
René Temeharo, ministre des Grands Travaux
Les locaux inclus au projet
C'est un véritable changement, la population pourra aussi profiter de ce nouveau complexe, et notamment de la plage publique. Une demande de la commune de Punaauia. Une marina sera aussi créée avec 200 anneaux pour les plaisanciers et 20 pour les yachts, histoire d'éviter les mouillages sauvages.
Nous avons demandé à maintenir le parc public, l'accès à la mer et d'aménager une plage publique pour la population de Punaauia mais aussi de Faa'a, parce qu'ils n'ont pas du tout d'accès à la mer, à l'exception du parc de Vaipoopoo qui a été aménagé par le Pays.
Nicolas Bertholon, 2ème adjoint au maire de Punaauia
L'actuelle plage du Parc Vaira'i sera même agrandie. Au nord du site seront aménagés des espaces culturels, et des sites sacrés seront valorisés. "C'est un point très important pour la commune, car au départ, la pointe de Tataa était englobée dans la zone, il y avait possibilité de pouvoir l'aménager, mais là, ils sont revenus en arrière. Ils maintiennent la pointe Tataa et conservent donc son état naturel", se satisfait le 2ème adjoint au maire de Punaauia, Nicolas Bertholon.
Autre bonne nouvelle pour la commune, le site dit "Kosovo" est détaché du projet pour laisser place à la future clinique privée.
La nouvelle version du village tahitien sous la houlette de René Temeharo est un peu plus réaliste. Aux oubliettes les salles de spectacles, le centre de congrès et les condominiums. Le ministre en charge veut pouvoir attribuer les lots destinés aux futurs hôtels à la mi-janvier. Un bon timing pour pouvoir préparer les élections territoriales. Ce projet prévoit 1 000 emplois durant la phase de construction et 1 200 pendant l'exploitation. Des investisseurs locaux seraient déjà très impatients de pouvoir répondre à l'appel d'offres lancé le 6 septembre 2022. Rappelons que le pays a déjà investi 700 millions de francs pacifique en études, avant que le groupe Kaitiaki Tagaloa, le groupement d'investisseurs qui avait remporté l'appel à projets, soit écarté. Les investisseurs maoris n'avaient pas réuni les conditions contractuelles prévues par le protocole d’engagement en vue de la signature des contrats. D'autres irrégularités avaient aussi été constatées.