Violences sur le caillou : la jeunesse polynésienne s'interroge

Lycéens à Papeete.
Sept morts par balle, 600 blessés, 7 000 chômeurs et 120 milliards de francs pacifique de dégâts estimés : c’est le bilan provisoire de la crise en Nouvelle-Calédonie. La situation dure depuis maintenant près de 4 semaines, malgré l'intervention des forces de l'ordre. Quel regard porte la jeunesse polynésienne sur ce mouvement et ces violences ?

Sur les barrages érigés sur les routes calédoniennes, on retrouve beaucoup de jeunes. 

Sur près de 1 000 interpellations, une trentaine sont des mineurs. Alors quel regard portent les jeunes Polynésiens sur la situation du Caillou ?  « C’est pas bien, ça détruit le pays, les gens autour, estime Vaiku. Ils pensent pas au mal qu’ils peuvent faire aux autres, ils pensent qu’à eux-même. Et faudrait qu’ils arrêtent ça. »

Un autre jeune homme estime qu' « on a pas besoin de la violence. On a besoin de juste faire une réunion, pour qu'on puisse voter. »

 « On va pas vouloir trop écouter des gens qui sont trop violents, pense un autre. On préfère mieux écouter des gens qui sont calmes. Parce qu’on résoud rien avec la violence. Y'a qu’en étant calme, qu’on peut tout résoudre. » 

L’anthropologue Simone Grand, elle, apporte un regard différent sur les causes de ces émeutes. « La montée de la violence elle est là. Tik tok, c’est un outil de diffusion, c’est tout. Mais Tik Tok n’est pas responsable de ça, ce n’est qu’un outil. C’est ce que l’on en fait. [...] C’est la société de l’avoir qui a inévitablement, régulièrement, il y aura des épisodes de violences. Il faut le savoir. C’est un choix de société que nous avons fait. »

Depuis le début de la crise, 3 500 policiers et gendarmes ont été déployés. Mais ils n’ont toujours pas réussi à ramener l’ordre, sur le Grand Nouméa.